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Points de vue sur le monde des courses hippiques :
un regard sans concession
Passionnée, l'équipe de journalistes vous propose de tout savoir sur l'organisation, les compétiteurs hommes et chevaux mais aussi sur les abus, les privilèges... Par le biais d'articles de fond sur des faits récents, ou de dossiers sur les grands sujets qui font débat, un seul objectif : que les turfistes passionnés puissent tout savoir et ainsi avoir un jugement s'appuyant sur... la vérité.
Le maître mot, trop souvent oublié par la presse.
Articles rédigés par Patrick LANABÈRE
(copies sous réserve d'autorisation)
(0,80 € la minute)
23/08/2013
Le rapport Dupont les voit en clients, formule également utilisée par M. Bertrand Bélinguier, ce qui est réducteur. Ils sont tout juste bons à financer le système. Et pour le reste on se passe d’eux. Tant pis pour leurs propositions qui ont pour but d’assurer la régularité et la transparence des courses qui doivent rester un jeu intelligent.
Seconde considération, le rapport Augereau est résolument moderne, ouvert sur un monde en constante transformation. Il veut réduire la place des cooptés, empêcher les risques de conflits d’intérêt, créer un corps de commissaires professionnels indépendants, faire un audit sur les circuits financiers -ce qui permettrait entre autres de révéler les millions d’euros des parieurs gâchés pour le journal du PMU, Gény-Courses-, et enfin ouvrir de nouvelles perspectives au système hippique, à l’heure où les entraîneurs et éleveurs connaissent de réelles difficultés. Le rapport Dupont fait la part belle au microcosme dont il est issu. Son rôle est surtout destiné à contrer le rapport Augereau. Il est donc plus “tactique” que stratégique. "
A.N.T. (Association sans but lucratif régie par la loi de 1901.)
Site internet : www.associationturfistes.fr
18/08/2013
Par conséquent, les voix objectives n’ont guère eu la possibilité de s’exprimer, à l’image, par exemple, de Corine Barande-Barbe qui a pourtant souvent montré ses capacités à entendre tous les avis, et à communiquer de manière objective sur bien des sujets fondamentaux. Ce “filet de sécurité”, les autorités hippiques -galop et trot- ont également su le mettre en lace dans les médias. Dans un premier temps en distillant les budgets publicitaires de préférence aux “gentils”, à ceux qui brossent toujours dans le sens du poil, une pratique bien connue dans tous les milieux où quelques annonceurs à forte capacité financière ont le pouvoir de faire la pluie et le beau temps. C’est le cas dans le secteur hippique, l’un des plus gros pourvoyeurs de publicités sur les marchés médiatiques, qu’il s’agisse de presse écrite, audio, ou audio-visuelle...
Dans un second temps, les autorités hippiques ont même décidé de se positionner en concurrent direct à la presse indépendante, en rachetant Gény-Infos puis en créant le quotidien Gény-Courses dans le but d’asphyxier les médias qui ne seraient pas assez coopératifs... Une pratique qui a coûté des dizaines de millions d’euros à l’institution et à tous ses composants. Alors qu’il aurait suffit de mener une politique des courses intelligente, raisonnée, mettant en valeur les atouts des courses, pour que la presse joue le jeu sans retenue. Ainsi, une politique et des projets sur le long terme auraient eu tous les avantages et n’aurait pas nécessité nombre d’investissements démentiels et au bilan financier catastrophique, comme Gény, les émissions R.M.C (où tout est sponsorisé par les autorités hippiques) ou l’Equipe 21 (qui ne permet qu’à une toute petite partie des français de voir en direct la course du Quinté) pour palier au vide, ou échapper aux critiques. Un système, osons l’écrire, calqué sur le totalitarisme et qui écarte toute idée ou analyse ne venant pas de sa propre élite. Bilan : l’incompétence et la sensation du droit de vie et de mort se sont au fil des années installées. Au point d’avoir oublié ceux qui font vivre les courses, les turfistes. C’est aussi malheureusement le cas du “Cercle Tourbillon” (cercle-tourbillon.com) qui a le mérite, cependant, d’essayer de mettre les grands problèmes au centre du débat et de livrer des réflexions ou analyses très pertinentes sur les sujets majeurs. Un “cercle” anonyme, ce qui laisse à penser qu’il est à l’initiative de personnes importantes du milieu du galop qui ont la volonté de faire bouger les lignes... Sinon, ils se feraient connaître.
Alors, cher “Cercle Tourbillon”, vous qui avez semble-t-il, comme nous, envie que les courses prospèrent, d’en faire un spectacle ouvert et non plus un milieu fermé, de voir l’hippisme troquer sa chemise de “magouille” pour celle de “sport”, élargissez encore davantage le débat en n’oubliant pas ceux qui financent l’institution et qui quittent le navire devant tant d’incohérences, de non-dits, d’opacité... N’oubliez pas le turfiste, le spectateur-joueur, car il me semble que pas une fois, parmi les billets ou analyses (souvent remarquables et clairvoyants) à lire sur votre site internet, ce maillon fort, essentiel à la bonne santé des courses, n’a été évoqué. Il est vrai que vos priorités sont actuellement ailleurs, et tout passionné de courses y adhère en grande partie, mais ne commettez pas la même erreur que les instances en place, celle de croire qu’en négligeant ceux qui financent, ces derniers continueront en toute circonstances à investir sur les courses. C’est leur seule réponse possible à tout ce qui vient d’être évoqué, et le processus de baisse des enjeux est en marche depuis 2010... contrairement à toutes les présentations en trompe l’oeil et “stratégiques” communiquées par le pouvoir en place. Ne pas croire, par exemple, que toute pensée critique journalistique, que toute remarque négative turfiste doivent être écartées sous prétexte de mettre le doigt là où ça fait mal.
Étant désormais dans la peau de ceux qui veulent que les choses changent, vous savez que l’analyse contradictoire est le moyen, que l’amélioration du système est le but, et que le pion est toujours un(e) amoureux(se) des courses.
17/08/2013
Le jockey est donc reconnu non coupable mais puni, France Galop confirmant en l'occurrence la manière de fonctionner des institutions en France : elle édicte les règles, elle les fait appliquer, elle juge, elle sanctionne! Question : comment qualifier un système où les mêmes personnes cumulent les rôles de Parlement, de Sénat, de Police, de jury, de juges d’appel ?
À noter que Maître Godillière, avocate du jockey, a déposé cette semaine une requête de suspension en référé auprès du Tribunal Administratif de Cergy-Pontoise. On sait qu’en suspendant trois mois Stéphane Pasquier, par ailleurs reconnu innocent de toute intention, on l’empêche en conséquence de travailler et d’exécuter ses contrats de travail...
10/08/2013
ABUS DE POUVOIR
D'ailleurs, les commissaires, dans leurs attendus, reconnaissent "des circonstances factuelles avérées exceptionnelles", des "explications scientifiques approuvées par la commission médicale", "l’absence de consommation volontaire de substances prohibées par Stéphane Pasquier"... Pourtant, ils condamnent le jockey à 3 mois de suspension. Cela ne vous rappelle rien ? Moi, si...
C'est le type même de sanction "à la tête du client" semble-t-il, de celle qui avait notamment puni Yann-Marie Porzier durant des années, avec les graves conséquences que l'on sait, sans la moindre preuve. En République Française, il existe la présomption d'innocence, à France-Galop, c'est la présomption de culpabilité... pour certains !
En terme de justice, on sait aussi qu'en France, le doute demeure à l'accusé. Si les preuves ne sont pas avérées, ce doute doit profiter au suspect. Dans un domaine bien plus grave, l'affaire de la mère et de la fille disparues dans la région de Perpignan (dont le mari et père s'est suicidé et dont tout porte à croire qu'il n'est pas étranger à cette disparition, peut-être tragique), les enquêteurs se sont aperçus qu'en 2004, ce même personnage avait été soupçonné de la disparition de sa compagne de l'époque, une jeune femme que l'on a jamais retrouvée... Pourtant, les enquêteurs, faute de preuves concordantes, n'avaient pu inquiéter le suspect... Faute de preuves tangibles, il avait été laissé en liberté....
Le parallèle est osé et toute proportion doit bien évidemment être gardée. Mais cette triste actualité est là pour nous démontrer qu'en France, terre républicaine, on accuse pas formellement sans preuves avérées. Les soupçons peuvent être évoqués mais ne suffisent pas à condamner... sauf à France Galop. Bien que toutes les conclusions amènent à une contamination accidentelle et donc occasionnelle, les commissaires ont statué : condamnation à trois mois ferme !
Jacques Ricou, Président de l Association des jockeys a publié un communiqué officiel avec une position objective. Il exprime notamment ses craintes quant aux suites de cette affaire “qui risque d’établir une jurisprudence catastrophique pour les jockeys opérant en France. Les commissaires considèrent que les jockeys doivent se prémunir contre tout risque de contamination. Or, il est impossible pour un jockey comme pour tout être humain de se prémunir contre un tel risque".
J'irais en ce qui me concerne bien au delà, ma position d'observateur étant plus simple que celle de l'association des jockeys, dont France-Galop a d'ailleurs beaucoup de chance que les réactions soient pour le moment modérées, peut-être en attendant l'avis des commissaires d'appel, prévu le 13 août. À n'en pas douter, les événements pourraient prendre une toute autre tournure si ces derniers ne ramenaient pas à la raison leurs collègues. Pour ce faire, faut-il qu'ils ne soient pas les mêmes !
Pour ma part, la patience des jockeys et des turfistes m'étonne. Dans n'importe quel autre domaine, la grève des montes ou des paris (voire les deux en communs) aurait vite mis des dirigeants, “qui perdent les pédales" chaque jour davantage devant leurs responsabilités. Et quand bien même les commissaires d’appel reviendraient sur la sanction injuste -nous le souhaitons vivement pour Stéphane Pasquier- cela ne changerait rien à l'absurdité, à l'incohérence, à l'incompétence dont ont fait preuve les commissaires de France-Galop en première instance, comme cela avait déjà été le cas dans l'affaire Porzier et aussi, en ce qui concerne Jean-Philippe Dubois.
On est d'ailleurs en droit de se demander qui surveille l'état psychique et physique de commissaires capables de prendre des décisions aussi iniques !
Le "Cercle Tourbillon" initiative galopeuse que l’on peut qualifier d'utilité publique dans le secteur des courses, a publié, sur son site internet (cercle-tourbillon.com), quelques réactions dont certains extraits nous ont semblé devoir être publiés :
- Comment est il possible que des commissaires normalement constitués puissent juger de la sorte : soit S. Pasquier est coupable d’une faute grave (consommateur régulier et avéré) et il doit être puni de 6 mois (tarif syndical), soit S. Pasquier a été contaminé à son insu et il doit être blanchi purement et simplement. Mais 3 mois représente un jugement incompétent.
- Encore un présumé coupable ? Pour les Commissaires, ce n est pas un problème de punir pour un fait avéré involontaire et causé par autrui. L important est de punir ! L exercice du pouvoir, confié à des bénévoles (NDLR : très bien indemnisés pour leur frais) sans formation de juges et qui s’appuient sur un Code anachronique rédigé il y a "des siècles" et rafistolé au fur et à mesure sans tenir compte de l’évolution des techniques. On en arrive à reconnaître le doute, à confirmer l’innocence et à punir quand même ! Par contre, aucune faute ne peut être imputée à ces "juges de droit divin" que personne ne peut remettre en cause et qui se choisissent entre eux selon des critères qui échappent à tous ceux qu ils jugent quotidiennement. Cela se passe en France au XXIË siècle : au dessus des droits de l’homme et de la présomption d’innocence, quelques oisifs décident du destin de ceux qui travaillent. Un nom, un chapeau melon et un cigare remplacent les années d’études. La réforme du juridictionnel est évoquée tous les quatre ans et est enterrée sitôt les élections passées. Ainsi les erreurs sont entérinées et se répètent à l’infini. Pour le plus grand malheur des courses et de leur fameuse image !
- P. BELLAICHE, Président du Syndicat Hippique National, Commandeur du Mérite Agricole :
Mr RICOU, il vous faut maintenant agir et prouver votre solidarité avec Stéphane Pasquier. En temps que Président, vous vous devez de demander à tous les jockeys se mettre dans le rond de présentation et refuser de monter tant que le sursis ne sera pas accordé à S.Pasquier. Il faut menacer Bertrand Bélinguier (Président de France Galop), soit d’annuler le Gala des Courses, soit de le huer lors de sa venue... Et faites le savoir dans la presse hippique.
- Entre conflits d intérêts et incompétence notoire, à l’évidence le statut des commissaires oeuvrant pour France Galop devrait être remanié en profondeur. Le monde du trot ne fait hélas pas exception, et certains de ses commissaires de courses abusent sans vergogne des pouvoirs qui leur sont conférés : j ai vu un(e) entraîneur public convoqué au bureau des commissaires pour avoir demandé (poliment) à l’un des ses ineffables représentants de presser le pas, l’homme provoquant un embouteillage au pied de la piste. Résultat : une convocation pour crime de lèse majesté...
- Vous tapez pas mal sur les personnes en place et particulièrement sur les dirigeants de France-Galop. Sans juger si vous avez tort ou raison, je voudrais simplement noter que ces dirigeants ne sont que les produits de l’Institution des courses. On ne peut donc pas totalement les blâmer. En effet, les statuts sont faits pour mettre en place des personnes qui ont du temps à consacrer. Or qui a du temps à consacrer bénévolement à une organisation comme la notre? Des rentiers (il y en a deux catégories : ceux qui ont fait fortune et ceux qui ont hérité. Il vaut mieux les premiers pour notre cause), des chômeurs ou des retraités. Nous cumulons donc ces profils à la tête de France Galop. Si vous voulez des personnes compétentes en termes de management, disponibles et révocables en cas de mauvais résultats, il vous faut embaucher et mettre à la tête de votre organisation des professionnels salariés. Cela parait tellement évident...
Voilà donc pour cette affaire et les réactions nombreuses, qui montrent à quel point l’organisation des courses à la tête sous l’eau.
03/08/2013
“Ce document de 62 pages denses sera analysé attentivement par le Cercle Tourbillon qui livrera une synthèse critique dans les prochains jours. À l'inverse du Rapport Augereau (NDLR : enterré par les Présidents des Sociétés de Courses), qui a été établi après avoir entendu tous les représentants de la filière professionnelle, le "contre-rapport Dupont" a été fabriqué en catimini par la technostructure au service des dirigeants actuels qui étaient mis en cause par Daniel Augereau. Cet insipide amas technocratique qu'est le "contre-rapport Dupont" a été fabriqué pour donner l'illusion aux pouvoirs publics que les sociétés-mères pouvaient se transformer de l'intérieur. Ce travail est un leurre politique. Hélas, pour exister, pour se donner une consistance, le contre-rapport Dupont avance quelques directions funestes et rétrogrades qui sont de nature à plomber l'avenir du Galop.”
Seule cette conclusion me semble devoir être corrigée. Il me semble en effet que ce rapport est de nature à plomber l'avenir des courses en général ! Nous allons étudier tout cela de près et reviendrons sur cet "événement" et les différentes réactions, dans une prochaine édition.
03/08/2013
Je fais partie de ceux qui pensent que ce phénomène a eu de nombreux effets pervers, dans différents secteurs mais avec un point commun : la désaffection d’un certain nombre de turfistes. La première raison c’est tout d’abord la lenteur avec laquelle les institutions ont réagi ! Neuf années entre la déclaration d’intention de déferrer, et l’obligation de la respecter ! Durant ces neuf ans, autant dire que les “affaires” ont été juteuses pour certains, les dirigeants demeurant inefficaces face à des délit d’initiés à répétition dont quelques-uns, parfois proches des entourages préparant bien leurs objectifs pieds nus, ont su profiter. Enfin, il parait que mieux vaut tard que jamais...
Alors savourons cette belle décision d’interdiction pour les plus jeunes trotteurs, en espérant que cela puisse déboucher sur des mesures plus larges encore, nous y reviendrons. Ce dimanche à Enghien, l’affiche sera tenue par UNIVERS DE PAN, dans le Prix de la Haye, qui démontre que de ne jamais avoir couru déferré préserve (si certains ont encore besoin d’exemples...), et les 2 ans, en lice pour la première fois en région parisienne. Avec déjà du “lourd” côté origines. BRILLANTISSIME (qualifié 17”8), un Ready Cash présenté par Philippe Allaire qui a déjà pris soin de lui montrer l’hippodrome d’Enghien pour un repérage il y a quelques jours (photo du haut), face à quelques sujets bien qualifiés et bien nés, comme BOLIDE DE GUERON (20”5 mais plaisant), BOSS DU FOSSE (18”4) et les deux “Sam Bourbon”, jeune étalon prometteur, BINGO VICTORY et BLACK GOLD visuellement séduisants et dont on aurait apprécié qu’ils fassent écurie au jeu simple, ayant un entraîneur et des copropriétaires communs, mais cela est un autre sujet...
02/08/2013
Hélas, ce sont toujours des initiatives personnelles et si quelques professionnels se sont déclarés ouvertement dans ce combat (Thierry Jarnet et sa compagne Sandrine Tarrou par exemple), il faudra que l’institution (trot et galop) prenne en compte ce facteur. Si le public peut aimer les courses, c’est aussi parce qu’il aime le cheval. La popularité de notre sport passe donc par là.
Par Morgane LE GALL :
“J’ai trop vu de purs-sang dont je m'occupais partir à la boucherie sans qu'on me prévienne, pareil pour des chevaux de club alors que nous étions quelques uns a essayer de leur trouver une solution. Des anecdotes j’en ai des tonnes. Celle que je vais relater ici me concerne directement. Les oreilles sont pointées et le regard inquiet, je caresse doucement tes naseaux qui frémissent, tu ne sais pas où tu es et cela te perturbe. Deux jours, tu as le droit à deux jours de sursis. Soit je t'achète, soit tu pars dans le mauvais camion vers l'horreur, “au couteau” selon l'expression abominable. Ta courte carrière de plat est terminée, quatre courses sur des hippodromes de province et le verdict est tombé, tu ne vas pas assez vite. Au premier regard j'ai craqué, alors tu ne peux le savoir mais le mauvais camion partira sans toi mais combien d'autres de tes congénères n'auront pas cette chance. Pourtant il y a une vie après les courses pour ces chevaux pas assez qualiteux sur la piste. J'en ai monté quelques réformés des courses et j'ai toujours été étonnée par leur capacité à apprendre, à vouloir bien faire ! Avec de l'amour, de la patience et du travail, on se retrouve avec un compagnon très agréable. Très souvent on les retrouve sur des terrains de concours hippique ou sur le cross, sur une carrière en dressage, j'en connais même qui font du horse-ball. Il aussi être simplement cheval de promenade. Je me souviens même d'un réformé harnaché d'une bride et d'une selle western dont son cavalier était très fier; tous deux partaient seuls en balade... Mais il n'y a pas qu'eux, il y a ceux qui ont terminé leur carrière de course pour diverses raison : à cause de blessure, parce qu'ils sont devenus trop âgés, trop difficiles à placer dans leurs engagements. Jamais mieux qu'aujourd'hui l'expression “Time is Money” ne prends son sens. Avec l'augmentation des charges et des taxes un propriétaire peut encore moins qu’avant se permettre de nourrir une bouche inutile ; il faut que le cheval parte rapidement... même si c'est dans le mauvais camion. Pourtant il existe des écuries où les entraîneurs prennent le soin et le temps de trouver une solution pour leurs protégés, c'est donc possible. Des familles sont prêtes à accueillir ceux qui ne peuvent plus être montés et qui serviront “de tondeuses à gazon” comme on les nomme affectueusement. Tous ont le droit de vie, nous leur devons bien ça, ils nous ont tant donné sur la piste !
Comme tous les soirs, je t'apporte quelques carottes et viens te faire une dernière caresse, tu l'as senti venir bien avant moi, un pur-sang monté par son lad entre dans la cour. Il descend de cheval et me dit tout simplement : «Essayez-le, s'il vous plaît, il est vraiment très gentil, s'il ne trouve personne il part lundi matin à l'abattoir» Il était bouleversé ! Nous étions vendredi soir et je savais que je ne trouverais personne. Il a insisté : « Si vous trouvez quelqu'un vous pourrez me prévenir » ?
Je lui ai répondu que oui mais je ne sais pas s'il s'est aperçu que je ne lui ai même pas demandé dans quelle écurie il travaillait... Lorsqu'ils sont repartis j'avais le cœur tellement serré que j'ai blotti ma tête contre ton encolure, je pense à ce cheval et je pense à toi, au bonheur que nous partageons tous les deux et qu'il n'aura pas eu l'occasion de connaître un jour.
C’était il y a quelques années. Depuis les choses n'ont pas beaucoup changé. Un bien plus grand nombre, chaque mois, prend le mauvais camion plutôt que celui qui va vers un pré vert...
Alors n’est-il pas possible, par exemple, lors de l'achat ou de la naissance d’une cheval, de penser tout de suite à son devenir lorsqu'il sortira de l'entraînement, du circuit, pour éviter d'agir en urgence ? Les courses sont pour beaucoup une passion, qu’elles soient de trot ou de galop. Alors autour de cette passion, n’est-il pas temps d'engager une réflexion pour que tous ces braves serviteurs aient une seconde chance, une seconde vie, les courses n'en seraient que plus belles. “ Morgane Le Gall
23/07/2013
les raisons de la croissance des années 2000 à 2010 étant ailleurs, on l'a déjà expliqué, mais nous sommes maintenant parvenu à saturation de ces améliorations mécaniques telles que l’augmentation du nombre de courses, de jeux, de points de vente. Nous arrivons par conséquent à ce que l'on craignait il y a quelques années, le fatidique moment où l'on aura, en raison de certaines décisions de non sens, fait fuire les vrais passionnés de courses, lesquels ne seront jamais remplacés totalement par la clientèle volatile des jeux de hasards, qui par définition va et vient, avec, de plus, un concurrent de taille dans ce registre, la Française des Jeux. Des erreurs stratégiques dramatiques en terme de finances, mais aussi d’image et de renouvellement de turfistes.
De plus, l'ouverture des paris hippiques en 2010 a changé la donne. Bien que très protégé (les différents preneurs de paris indépendants ne peuvent par exemple pas créer de nouveaux jeux, ni même choisir les courses qu'ils proposent sur leur site !), le PMU va devoir répondre à des situations de monopole qui ne pourront durer. Notamment sur le réseau en dur, qui représente la grande majorité de son activité. À la suite d'une saisine d’un preneur de paris en ligne, il y a quelques mois, il y a de fortes probabilités que les enjeux PMU doivent être dissociés, entre le site Internet et le réseau physique. Une opération qui rendrait les gains un peu moins intéressants encore, en divisant les masses, effet qui a déjà fait des ravages par la multiplication des courses et des jeux proposés. L'Autorité de la concurrence étudie donc le rééquilibrage entre le PMU et les autres preneurs de paris, une distorsion de concurrence ayant été mise en avant. L’Autorité a donc mené une évaluation préliminaire de concurrence sur ce dossier avec un sujet majeur concernant le PMU : la masse commune des enjeux enregistrés dans le réseau en dur et sur Internet, alors que les concurrents n'ont que le réseau internet.
D'après quelques éléments d'information, le PMU pourrait donc être amené à séparer sa masse d’enjeux enregistrés sur son site "Pmu.fr" de celle collectée par l’intermédiaire de son réseau de points de vente, toujours monopolistique et qui représente autour de 80% des enjeux totaux. Le gros danger pour le PMU, explicité d'ailleurs dans la plainte de ses concurrents du secteur privé, c'est une baisse des rapports qui d'après la concurrence sont d'autant plus élevés, actuellement, qu'il profitent de cette masse commune avec le réseau en dur. Et que, mathématiquement, plus la masse d'enjeux est élevée, plus les rapports sont alléchants... CQFD.
Toutefois, mettant en avant les contraintes techniques, le GIE-PMU aurait demandé quelques mois (voire une ou deux années) pour rendre effective la séparation de ses masses entre le territoire et le net. Avec une concession pour faire patienter les demandeurs : l'ouverture de sa masse totale aux opérateurs tiers pour les paris de type Quinté+, produit hippique phare (20% de l'activité) bien que toutefois en perte de vitesse. La balle est donc dans le camp de l’Autorité de la Concurrence qui pourrait rendre un premier avis cet été.
Quoi qu'il en soit, il est certain que la donne changera à plus ou moins long terme et c'est une nouvelle étape difficile pour le PMU et sa situation de monopole qui lui permettait jusqu'à présent de faire illusion. Plus pour très longtemps...De toute évidence, ces perspectives de réaction de la concurrence, et des erreurs stratégiques qui s'accumulent, provoquant depuis des années, au jour le jour, un manque à gagner conséquent pour l'institution, commence à faire des ravages dans les finances de la filière hippique. Au point même que les présidents de sociétés de courses, M. Bélinguier (ex-président du PMU), pour France Galop, et M. De Bellaigue, pour Le Trot, ont demandé un rendez-vous au ministre de l'Agriculture, M. Le Foll probablement pour demander de l'aide.
C'est la conclusion logique de directeurs qui n'engagent nullement leurs finances, mais ceux de la collectivité (pris ici sur la masse des enjeux) et n'ont aucun devoir de résultats. La technocratie dans toute sa splendeur. On gaspille sans compter, on donne le pouvoir au “petits amis” sans tenir compte des compétences, puis on va se plaindre de la conjoncture quand ça va mal...
Faut-il rappeler, qu'outre le manque à gagner quasi-quotidien dans leur manière de gérer les programmes (voir le "Flop" ci dessous), ils ont aussi, ces dernières années, perdu des millions d'euros par des fautes graves cumulées :
- Création d'un quotidien hippique qui n'a eu pour but que de nuire à la presse indépendante et qui présentait une perte sèche de 12 millions d'euros fin 2012, déficit qui s'aggrave d'environ 300.000 euros par mois !
- Explosion des budgets publicitaires, pour masquer les fautes stratégique majeures ces dernières années.
- Dépenses abyssales pour la création d'une deuxième chaine Equidia Life, quasiment inutile.
- Perte de visibilité envers le grand public en abandonnant des médias porteurs (TF1, France-Télévisions).
- Perte de plusieurs centaines de millions suite à l'erreur juridique de France-Galop qui a provoqué l'annulation du bail d'Auteuil qui courait jusqu'à 2022 (voir Le Veinard du 6 juillet dernier).
- Mise à l'écart du rapport Augereau, qui proposait un grand nombre de solutions raisonnables, mais qui a été enterré en raison du danger qu'il représentait pour le pouvoir hippique en place...
Nombre de raisons qui devraient encourager les ministères de tutelles à non seulement refuser toute aide au secteur, mais surtout à remettre tout à plat, afin de mettre un terme à la politique incompétente et monarchique d'un cercle très fermé qui plombe les courses depuis quelques décennies.
19/07/2013
“Légère décroissance de l’activité hippique en france”.
Les enjeux hippiques baissent de 0,6 % au 1er semestre 2013, à 4,933 milliards d’euros. Le produit brut des paris est en croissance de 0,4 % et atteint 1,257 milliard d’euros. L’activité du réseau de points de vente affiche sur la période une baisse d’activité de 4,1 %. En effet, compte-tenu de la forte dégradation économique et notamment de l’augmentation notable du chômage, les clients du PMU ont adapté leur consommation. Cela se traduit par une baisse du nombre d’actes d’achat (-2,5 %), combinée à une érosion du ticket moyen (- 1,4 % à 11,8 euros).
“Forte dynamique de croissance de l’activité hippique internationale”
Au plan international, l’accélération du développement initié en 2012 se poursuit et permet de compenser en grande partie la décroissance de la France. Au total, les paris pris à l’international en masse commune sur les courses françaises ont bondi de 110 % à 288,7 millions d’euros, portés par la Belgique, l’Allemagne et l’Afrique du Sud. Cette activité a quadruplé en l’espace de deux ans et constitue un important relais de croissance pour l’entreprise. De nouveaux marchés sont également en cours de développement comme en Belgique avec l’acquisition de l’opérateur Eurotiercé en avril, et en Grèce où le Quinté+ et la Tirelire ont été lancés en juin.
“pmu.fr conforte sa position de leaders des jeux en ligne”
L’activité Internet (hippique, sportif, poker) est en croissance de 5,7 % pour un chiffre d’affaires de 868 millions d’euros. Pmu.fr reste le premier site de pari en France, avec une part de marché globale de 44 %, confirmant sa place de numéro un sur le pari hippique (83,6 % de parts de marché en produit brut des jeux), de numéro deux en paris sportifs et de numéro trois dans le poker
- Les paris hippiques totalisent 495 millions d’euros d’enjeux,en hausse de 1,1 % ;
- Les paris sportifs progressent de 18,3 % pour un montant d’enjeux de 95,3 millions d’euros ;
Ces résultats s’appuient notamment sur la très forte croissance des paris pris sur mobiles ou tablettes qui représentent désormais 15 % des enjeux hippiques et 25 % des enjeux sport. Le PMU poursuit sa conquête de parts de marché sur ces nouvelles activités (atteignant 26 % pour les paris sportifs et 8,4 % pour le poker) en proposant aux joueurs des innovations telles que de nouvelles applications pour les terminaux nomades.
Activité du 1er semestre 2013 (en millions d'euros) au 30 juin 2013 et évolution :
* Enjeux totaux 5 305,7 + 0,2 %
* Enjeux hippiques 4 932,5 - 0,6 %
dont enjeux France 4 643,8 - 3,8 %
dont enjeux International 288,7 + 110,9 %
* Produit brut des jeux total 1 286,7 + 0,8 %
* Produit brut des jeux des activités Internet 144 + 4,8 %
À lire ce communiqué, on pourrait croire que tout va plutôt bien dans un monde extrêmement difficile. Pourtant, la présentation de ces chiffres mérite quelques remarques, comme la progression des prises de paris à l’international. Qu’ils soient en hausse, quoi de plus normal ? L’offre a été augmentée dans des proportions délirantes et le +110,9% obtenu en terme d’enjeux est logique. Dès lors, ce résultat doit être relativisé. De plus, il ne faut pas oublier que cette réussite est factice en terme de masses. En effet, avec près de 289 millions, ces enjeux ne représentent pas grand-chose comparés aux plus de 4 milliards 900 millions de la masse totale hippique !
À relativiser également les enjeux internet qui, s’ils sont un progrès nécessaire et indispensable, ne représentent, malgré une progression de 1,1% mise en évidence par le PMU, que 495 millions, soit 10% environ du total. Sans perdre de vue les chiffres communiqués par l’ARJEL -autorité responsable des paris en ligne- qui précise dans sa globalité que le montant des mises de paris hippiques en ligne a diminué de 2% au deuxième trimestre 2013 par rapport au deuxième trimestre 2012, enregistrant ainsi sa première baisse depuis l'ouverture du marché français aux jeux en ligne en 2010. Pas de quoi donc se réjouir réellement.
Il faut donc, côté courses, se concentrer sur la masse globale et ne pas se laisser griser par des petites hausses (et encore...) dans des compartiments qui ne restent que des niches comme les enjeux internationaux.
Le +18% des paris sportifs ne doit pas non plus faire oublier que ces enjeux sur les sports ne représentent que 95 millions d’euros. Soit moins de... 2% des enjeux totaux de plus de 5 milliards ! La vérité du PMU est donc sur la forte majorité de la masse, celle des paris hippiques qui eux sont en baisse de 0,6% en global, de 3,8% en France. C’est une somme à mon sens plus révélatrice du contexte. Comme je l’ai déjà écrit, la crise ne peut être l’alibi dans le secteur des jeux... ou ce serait une première dans l’histoire. Pour ma part, cela fait des mois que j’affirme contre vents et marées que la stratégie du plus de courses et du plus de jeux par course est une erreur. Malheureusement, la baisse globale et notamment dans le réseau en dur, les points courses (-4%) démontre que le ras le bol des turfistes se traduit maintenant par une fuite. Une clientèle qui, de plus, ne sera pas renouvelée faute de fréquentation des hippodromes... Je tire donc le signal d’alarme une nouvelle fois. La boucle est en passe d’être bouclée et si aucun dirigeant ne prend le taureau par les cornes pour rectifier le tir, nous allons à la catastrophe. Les solutions existent, mais il faut pour cela ne pas se voiler la face, savoir reconnaître ses erreurs, et travailler avec l’ensemble des acteurs, y compris la presse indépendante qui a tout intérêt à ce que le secteur se porte le mieux possible car contrairement au quotidien hippique créé par les institutions, la presse privée indépendante ne peut se permettre de présenter des comptes déficitaires de plusieurs millions d’euros. Il y a deux ans, j’ai rappelé un vieux proverbe plein de bon sens : “Il faut voir le bon chemin avant que la charrue ne chavire”. Il est plus que temps de l’appliquer.
01/07/2013
Il faut remarquer que si le discours est cohérent depuis quelques années en cyclisme, où le grand nettoyage est en cours, avec souvent l'appui d’enquêtes de gendarmerie ou de police approfondies ; en revanche, côté courses il est totalement incohérent. Aux courses, aucune coopération en effet avec la police et la justice. On lave le linge sale en famille... comme le faisait le vélo avant les années 2000. Aucune enquête, aucune écoute, aucune filature. Comment, dès lors, prétendre affirmer que tout est "blanc" ? Aux courses, quand on revendique d'être le sport le plus et le mieux contrôlé et qu'un seul cas lourd a été révélé (anabolisants avec sanctions plutôt légères, considérant la gravité du produit...), il n'y a que deux solutions : soit le sport en question est le plus propre de tous, ce que tentent de faire croire les fédérations de courses hippiques (tout comme le faisait le cyclisme il y a encore dix ans), soit la lutte est inefficace... Et ce ne sont pas les quelques cas d'anti-inflammatoires livrés au grand public qui pourront faire définitivement écran au vrai dopage.
Cette semaine, dans les “Guignols de l'info”, un sketch fut assez révélateur de ce que l'on est en droit de penser depuis quelques années dans ces deux milieux, finalement pas si éloignés l'un de l'autre, l'hypocrisie passée du cyclisme n'étant pas sans rappeler l'hypocrisie actuelle des instances hippiques. Il mettait en scène un reporter, qui avait le privilège d'entrer au sein du laboratoire le plus performant au monde, et qui allait pouvoir demander au patron de ce laboratoire quelles étaient les techniques qui leur avaient permis de mettre en lumière ces pratiques interdites. Et le patron du labo de sortir de son armoire secrète la collection de journaux dans lesquels on pouvait lire les exploits des grands vainqueurs, les efforts inhumains qu'on leur demandait de fournir (longueur d'étape, nombre de cols et autres difficultés à franchir) et le ratio vitesse/difficultés sans cesse battu. Traduction de ce sketch : avant toute preuve technique, un peu de logique d'observation permet d'avoir les plus gros doutes. Il faut ainsi se souvenir d'éditos de certains journalistes sportifs indépendants qui se posaient bien des questions sur les dominations outrancières de certains grands champions, dont évidemment Armstrong en tête, mais aussi bien d’autres convaincus d’avoir trichés comme Bjarne Riis (qui a reconnu avoir utilisé de l’E.P.O lors de sa victoire 1996) et qui deviendra l’entraîneur de nombreux champions dont Contadore, dont la vitesse dans les cols laissait pantois tous les observateurs... sauf les commentateurs télé et radios... Là encore, les chantres de la brosse à reluire et du cirage prenaient le pas sur les empêcheurs de tourner en rond. À l'image d'un Gérard Holtz qui laisse entendre, quelques années plus tard, qu'il a pleinement joué son rôle de journaliste pour avoir, un jour, lu en direct devant Armstrong, un communiqué explicatif de contrôle positif... qui était un tissu de mensonges (depuis reconnus) écrit par toute l'équipe de communication du coureur américain ! MDR...
N’est-ce pas la preuve qu’au niveau des courses, comme ailleurs, une presse indépendante, n'hésitant pas à se poser des questions, est indispensable pour que le public croie en ce qu’il voit. Le monde n’est pas parfait. Lecteurs et passionnés de sport le savent. Ils veulent simplement qu’on leur dise la vérité. Imaginez-vous lire un papier parlant de soupçons de dopage dans Gény-Courses, le quotidien hippique appartenant aux instances ? C'est aussi improbable et absurde que d'imaginer avoir un papier sur le dopage dans Le Monde si ce dernier avait appartenu à une fédération sportive concernée... Pourtant, y-a-t-il moins de monde sur les routes du tour de France depuis la médiatisation des affaires de dopage. Bien sûr que non. Dès lors, cela démontre qu’une presse libre et indépendante, capable de se questionner sur des performances "stupéfiantes" ou sur des comportements irréguliers est indispensable et ne provoquerait aucune désaffection des turfistes. Je suis même convaincu que c’est tout le contraire...
22/06/2013
Les courses se ringardisent à vitesse grand V et si nos génies penseurs continuent de croire que tout ce qu'ils mettent en œuvre est une réussite, alors il n'y aura rien à espérer. Pourtant tout n'est pas à jeter, bien au contraire. La journée de dimanche dernier, à l'occasion du Prix de Diane, en témoigne. Quand de gros efforts sont faits (concert d'une chanteuse populaire, beau programme de courses, épreuve phare prometteuse), les spectateurs répondent présents et même si les 47.000 personnes recensées par France-Galop n'étaient évidemment pas seulement venues pour les courses, ils étaient là, et certains auront pu ainsi capter la passion qui règne autour de grandes réunions. Et pourquoi pas être séduits et revenir... Alors est-ce de cette manière que l'on peut espérer renouveler un peu une clientèle qui commence à faire cruellement défaut au quotidien ? Probablement. En tout cas c'est une piste prioritaire.
Il est en effet impératif de faire revenir le public pour “respirer”, entendre et voir ces chevaux magnifiques qui nous apportent tant. Je ne cesserais de le répéter, ce n'est pas devant un écran de télévision que l'on peut apprendre à aimer les courses. Le merveilleux outil qu'est Equidia, quand il est bien utilisé, ne vient qu'en complément. Pour apprécier les retransmissions et devenir un spectateur-joueur fidèle, il faut d'abord acquérir l'essentiel, l'envie, la passion ! Or, le passage obligé pour cette envie naissante, c'est l'hippodrome. Provincial ou parisien peu importe, à la condition que l'organisation soit impeccable, les courses régulières, et les chevaux tous bien présentés. En cela, Vincennes a aussi su mettre le paquet samedi dernier, veille du Diane, avec son programme ultra classique de onze courses. Côté compétiteurs, tout était réuni. Les organisateurs avaient même eu la chance d'être les responsables du Championnat du Monde des drivers tout au long de la semaine précédente, et de courir l'ultime épreuve entre les différents classiques de samedi. Vraiment, sur la piste, tout était réuni pour rendre cette réunion exceptionnelle. Hélas, ce fut un fiasco. Ne revenons pas en détail sur le gâchis de ce championnat du monde des drivers sur lequel il y aurait beaucoup à dire. "Le Trot" est complètement passé à côté d'un événement qui aurait dû leur permettre de mettre le paquet sur la com. ! Un championnat du Monde, remporté par un français, ça intéresse les médias, y compris généralistes. Non seulement la communication sur l'événement a été inexistante, mais en plus, les organisateurs eux-mêmes sont passés à côté, n'imposant même pas que la majorité de ces courses soient PMU et donc retransmises sur Equidia !
Il y eu aussi les circonstances de l'une des épreuves phares, le Prix du Président de la République, dont le déroulement et le résultat ont été catastrophiques. En raison de règles obsolètes dont on n'imagine pas, chez les organisateurs, les conséquences (voir ci-contre, le flop "Copies à revoir"). Mais que dire de l'ambiance, qui avait tout pour être festive et grandiose. En fait, je crois n'avoir jamais vu un ratio si minable entre champions sur la piste et spectateurs dans les gradins... Et cela fait mal. Mal au cœur de voir quelques-uns des grands vainqueurs, ainsi que le podium du Championnat du Monde des drivers (avec Pierre Vercruysse lauréat) se dérouler sans passion, devant quelque dizaines de spectateurs. Il faut dire que Vincennes a choisi son camp. Tout d'abord en assumant de courir dès midi. Ne se sont-ils pas posé la question de savoir pourquoi aucune finale sportive ne débutait à cette heure ? Ou méprisent-ils simplement leur public ? En effet, on peut observer qu'à Vincennes tout se déroule côté propriétaire, y compris les remises de récompense. Ce décalage entre public et acteurs est de toute évidence préjudiciable. Allez demander à des spectateurs "mis de côté", de se sentir passionnés, investis...
Pourtant, les professionnels savent très bien que l'ambiance devant un public fourni est incomparable, les étapes du GNT le démontrent. Alors pourquoi cette exclusion à Vincennes ? Une évolution est-elle possible ? On l'espère. Mais elle passe par une remise en cause du concept imposé par des dirigeants qui vont droit dans le mur, notamment avec des réunions principales débutant à midi ! En quelques mois, les tribunes se sont vidées. Même les drivers ne cachent plus regretter de courir devant des tribunes quasiment désertes. Avec un effet dévastateur immédiat, l'ambiance sinistre, mais aussi un autre plus latent : le non renouvellement de la clientèle. Pourtant, de nombreux professionnels sont comme nous persuadés qu'il ne faut pas persister dans cette voie, comme Pierre Vercruysse, notre consultant : "Il est évident que les turfistes ne font pas l'impasse sur le déjeuner pour venir aux courses ! Cela empêche, en plus, les familles d'y venir réunies. Ou alors il faut que ce soit exceptionnel, avec pique-nique géant. Je suis donc également convaincu qu'il faut revenir à des heures plus normales pour les belles réunions". Malheureusement, il semble que les organisateurs des courses mettent un point d'honneur, à partir du moment où une presse libre émet des réserves quant à leurs décisions, a non seulement les entériner, mais aussi à les consolider. Quelle tristesse !
26/05/2013
À noter que les autres chevaux de l’Émir, notamment tous ceux qui sont chez l’autre entraîneur Saed Bin Suroor ont été testés négatifs. Alors est-ce le fait de l’initiative d’un seul homme, l'entraîneur, qui aurait pris de tels risques pour mettre en avant artificiellement ses qualités "professionnelles"?
C’est vers cette thèse, qui arrange tout le monde, que l’on s’oriente. Les plus sceptiques se poseront toujours la question de savoir si l’on était pas là au coeur d’un système organisé, les anabolisants servant à développer les masses musculaires et respiratoires. Ce sont des traitements qui doivent être fait à une période précise. De là à imaginer qu’il y avait des cycles que chaque entraîneur devait appliquer, nul ne sait ou ne saura jamais...
En revanche, ce que l’on sait, c’est que les autorités françaises n’ont pas, à notre connaissance (si ils l’avaient fait ils ne pourraient que le faire savoir car ce serait un gage de sécurité pour tous), chercher à tester plus particulièrement les nombreux chevaux “Al Maktoum” déclarés à l’entraînement, chez plusieurs grands entraîneurs, en France. Il est vrai qu’en matière de recherche de produits dopants, la France hippique n’est pas parmi les plus sévères, n’ayant pas voulu, notamment, être sous la responsabilité de l’Agence Française de Lutte contre le Dopage, dont dépendent tous les autres sports de l’héxagone, y compris l’équitation. On se demande pourquoi...
20/05/2013
Côté football, des révélations incroyables : 680 matchs potentiellement truqués, 425 joueurs, arbitres et mafieux impliqués, c'est le triste résultat d'une enquête menée par Europol et révélée le 4 février dernier. Avec cette révélation et les suspicions qui avaient éclaboussées le handball, le grand public a découvert l'un des maux qui ronge le sport et les jeux d'argent : les possibilités de tricherie. Bien au-delà de l'affaire des handballeurs français, résultat de l'ignorance des fédérations sportives autour des paris et du manque d'information auprès des joueurs, l'enquête de Canal+ démontre que le football, sport numéro 1 sur la planète, est l'objet de la convoitise et de l'argent facile d'un système mafieux qui a mené les journalistes en Italie, où la justice tente de faire le ménage, et jusqu'à Singapour où se trouvent les plus gros corrupteurs qui s'attaquent à tous les sports qui servent de supports à des paris... Vous y verrez aussi comment la France semble larguée sur le sujet, à l'image de l'Arjel (Autorité des jeux en ligne) impuissante jusqu'à présent, au désespoir de son directeur qui s'étonne du classement sans suite de certaines enquêtes sur des compétitions douteuses au sein du football français. Implicitement, on y comprend que les autorités françaises, et en tout premier lieu l'État, dont certains ministères sont autorités de tutelle des jeux en France, n'a rien vu venir et combien il est urgent de réformer afin de ne pas laisser le ver dans le fruit. Il en va de la crédibilité du sport en général, du football en particulier.
PETITS ARRANGEMENTS ENTRE “AMIS”, CONFLITS D’INTÉRÊTS
Si un système mafieux a profité et profite peut-être encore des paris sportifs pour blanchir mais aussi pour gagner de l’argent facile, qu’en est-il aux courses ? Rien ne prouve que les mêmes trucages n’y sont pas organisés puisque jamais aucune enquête n’a été ouverte sur les quelques arrivées suspectes de courses PMU. La course arrangée en janvier dernier à Mons, en Belgique, co-organisée par France-Galop, en ait l’illustration parfaite, la France s’étant contentée de la sanction belge infligée à la cavalière coupable d’avoir empêché son cheval de gagner, sans se poser la question de savoir pourquoi elle avait agi ainsi. Un peu comme si lors d’une exécution de contrat criminel, la police se contentait de punir les exécutants sans chercher à savoir qui sont les commanditaires. Mais quand on voit que même les simples “tours” ne sont pas sanctionnés en France, on peut craindre le pire. Et ce n’est pas le cas “Texas Charm”, qui a servi de lampiste l’an dernier, qui fera oublier les comportements indignes de certains, inconscients de l’effet dévastateur sur les parieurs.
Et qu’on ne vienne pas nous dire que le problème, c’est le journaliste qui dénonce le problème !
Dans ce numéro de “Spécial Investigation” l'émission met en évidence les nombreux conflits d'intérêts qui interpellent. On le sait, les courses sont dirigés par des socioprofessionnels (éleveurs, entraîneurs...) qui sont donc partie prenante aux résultats. Dans la présentation officielle (communiqué de presse) de l'émission on évoque "Les organisateurs des réunions -dirigeants de sociétés de courses- qui sont souvent propriétaires des chevaux qui courent dans leurs propres compétitions et sont très liés avec les arbitres qui surveillent les épreuves...". Une émission sans concession dans laquelle votre serviteur a témoigné d'une "évidence" jusque-là tenue sous silence par l'ensemble des médias, peut-être un peu trop soumis au volume des budgets publicitaires des organisateurs, quand ils ne sont pas leur "pravda officielle" comme le groupe Gény courses, appartenant aux institutions, un cas sans précédent en France que le Conseil de la Concurrence a laissé se mettre en place au plus grand étonnement des défenseurs d'une presse libre et indépendante. Et puis il y aussi les "ignorants" de la réalité. Les médias généralistes qui s'emparent de faits divers qui ne sont que des leurres (affaires Porzier, Jean-Philippe Dubois...) savamment orchestrés par des organisateurs juges et parties qui font ainsi semblant de laver plus blanc mais en fait protègent leurs intérêts en sacrifiant quelques personnalités dérangeantes. L'émission s'interroge ainsi sur certains conflits d'intérêts entre ceux qui sont les "patrons" des courses (Présidents de sociétés de courses et Comités directeurs) et ceux qui sont en charge de les surveiller. Les uns ayant mis en place les autres qui leur sont par conséquent redevables de situations privilégiées. Car qui peut croire que des juges ou commissaires parisiens, indemnisés en "vacations" et "remboursements de frais" sont des bénévoles au sens noble du terme ? Cela se traduit en fait par des compensations financières généreuses dont bénéficient notamment d'anciens professionnels qui ont cessé leur activité faute de résultats et se voient ainsi sauver des eaux. Voilà ce que sont en fait certains "arbitres" des courses, qui n'ont donc rien à voir avec les arbitres d'autres sports, rétribués beaucoup moins car n'officiant pas tous les jours. De plus, les arbitres du football sont classés par fédérations régionales et donc indépendants de ceux qu'ils jugent. Par exemple, jamais un arbitre de football de la ligue Nord n'arbitre un match Lille-Marseille. Ou un arbitre de ligue sud un match Nice-Bordeaux. À quand par conséquent des autorités de courses qui fonctionneront comme les fédérations sportives, avec un minimum d'indépendance afin que, par exemple, des turfistes dupés comme le fut José Dominici (affaire "L'Ami d'un Soir" évoquée dans nos colonnes par le passé et qui sera mis en lumière dans le documentaire de lundi soir), ne soient plus considérés comme des victimes potentielles.
AUTORITÉS HIPPIQUES : POUVOIR INFLUENT, DÉMOCRATIE ABSENTE...
Côté courses, nous avons cru à une réforme possible de ce système archaïque, il y a quelques mois, lorsque François Fillon, alors Premier Ministre, avait nommé Daniel Augereau pour faire un état des lieux des courses hippiques. Une mission importante que l'intéressé a mené de manière aussi neutre qu'efficace et qui a maintes fois témoigné, notamment dans nos colonnes, de la manière dont les deux sociétés mères (Trot et galop) via leurs présidents respectifs, sont intervenus en très haut lieu pour l'écarter et faire nommer à sa place un des leurs, membre lui-même d'un des deux Comités directeurs... Daniel Augereau témoigne aussi de ce trafic d'influence dans ce "Spécial Investigation" au micro de la réalisatrice Cécile Allegra qui précise : "Daniel Augereau avait été mis en place pour faire des propositions et moraliser la filière hippique mais il a été ostracisé et le rapport est tombé dans les oubliettes...".
Voilà bien des raisons de ne pas manquer la diffusion de ce "Spécial Investigation" lundi sur Canal+, à 22h45... Un documentaire qui devrait donc contribuer à dépoussiérer un milieu dont on se rend vite compte qu'il est entre les mains de quelques-uns. Dès lors souhaitons que l'État profite de ces révélations pour reprendre la main et ait la volonté de mettre fin à ce qui ressemble à des abus de pouvoir. Et par conséquent s'attaquer à toutes les zones d'ombre du milieu des courses, comme le dopage, les courses hippiques n'étant là encore pas soumises aux règles des autres. Ainsi, l'Agence Française de Lutte contre le Dopage (AFLD) et son laboratoire d'État contrôle toutes les disciplines sportives en France... sauf les courses, elles surveillées par un laboratoire appartenant... aux sociétés de courses. Un autre sujet qui témoigne de la forteresse élevée par les dirigeants pour protéger leur pré carré. Mais le dopage est un autre sujet qui sera traité ultérieurement. Dans un premier temps, souhaitons que ce reportage sur les conflits d'intérêts soit suffisant pour que les courses lavent devant leur porte, ou que les autorités de tutelle (Ministères de l'intérieur et de l'agriculture) interviennent enfin dans un secteur opaque où quelques-uns, très (trop) influents tiennent toutes les rênes au détriment du plus grand nombre... Des ministères finalement complices jusqu'à présent selon la théorie du "Qui ne dit mot consent".
01/05/2013
Cher Monsieur,
Vous avez très récemment refusé de vous exprimer dans les colonnes du journal quotidien Le Veinard, au sujet des chances de l'un de vos représentants (Séguinel Mabon), reprenant ainsi à votre compte l'attitude d'autres de vos -heureusement- très rares confrères en opposition à la presse. Mais contrairement à l'un des plus illustres entraîneurs de galop, André Fabre, qui boycotte le bloc média dans son ensemble (ce qui n'en est pas moins regrettable), vous avez choisi, Monsieur Dreux, de n'exclure que Le Veinard en expliquant à l'un de ses reporters, fort courtoisement d'ailleurs, ce qui est à mettre à votre crédit : " Au Veinard je ne veux pas parler ! Vous avez des journalistes qui sont des journalistes de pacotille Je ne parle pas à ce journal-là…". Le ton était donné. Alors, Monsieur Dreux, quelle mouche vous a donc piqué ? Avez-vous lu des propos désobligeants sur vous dans ses colonnes ? À priori non. Normal puisque vous n'êtes pas de ceux qui font régulièrement le tour, ni de ceux qui préparent des engagements favorables en course, parfois au mépris des parieurs lorsque ce comportement n'est pas annoncé clairement… Vous n'êtes point non plus de ceux que nous suspectons d'avoir recours à des techniques contestables sans discernement (le déferrage par exemple), ni de ceux dont les résultats sont parfois si surprenants que je suis parfois, en tant qu'éditorialiste de ce journal dédié aux turfistes, obligé, c'est aussi mon métier, de me poser des questions sur les progrès que certains chevaux affichent. Lorsque certaines stupéfiantes prestations rappellent ce à quoi nous avons assisté dans d'autres sports, c'est notre métier de journaliste de s'interroger, d'essayer de comprendre… Et même si hélas beaucoup de nos confrères ont choisi un silence confortable, nous avons nous, choisi, la ligne éditoriale qui se pose des questions et cherche à comprendre. C'est ainsi que fonctionne une démocratie, on s'en aperçoit tous les jours, dans la vie sociétale pour que le consommateur soit le mieux informé possible, en politique pour que les DSK ou Cahuzac soient percés à jour, mais aussi dans les rubriques sportives, Lance Amstrong en étant le plus parfait exemple quand on voit combien la majorité des médias étaient bienveillants face à ses exploits. Aussi, même si notre domaine est avant tout un loisir pour ceux qui s'y intéressent, nous pensons que l’on doit la transparence à nos dix-huit mille lecteurs (source officielle Prestalys 2012) du samedi matin. Et ne pas faire comme si de rien était.
Aurait-on dû taire, par exemple, la course truquée de Mons au mois de janvier (avec enjeux PMU) comme l'ont fait les autres médias hippiques ? Et laisser ainsi s'imprimer, chez les tricheurs, un message d'impunité totale comme l'ont fait les autorités hippiques françaises, co-organisatrices des courses à Mons ? Doit-on aussi faire l'autruche quand nous voyons un comportement indigne ou contraire au code des courses ? Doit-on, sous prétexte que nous aimons les courses, faire l’impasse sur ce que nous pensons être des erreurs politiques graves, préjudiciables à la filière, comme la multiplication des réunions et des jeux, dont nous écrivons depuis des années qu'elle est une erreur stratégique qui n'avait aucun intérêt à long terme, le budget des joueurs n'étant pas élastique ? Doit-on aussi taire les chiffres d'enjeux faussement présentés comme à la hausse constante par tous les médias, alors qu'ils ont bénéficié d'une baisse des prélèvements de l'État à partir de 2010, baisse d’environ cent millions par an que tout le monde des courses s'est accordée à "oublier"… Ou encore ne pas se révolter face à la désertification des hippodromes, de la stupidité des réunions principales disputées à midi, qui va provoquer un non renouvellement de passionnés (nous sommes tous venus aux courses en allant nous imprégner et voir sur place) et un effondrement à long terme ? Aurait-on dû aussi se taire face aux accusations sans preuves d’une société organisatrice, au fonctionnement autoritaire, qui a provoqué la mise en examen et sur la touche de professionnels, Jean-Philippe Dubois et Yann-Marie Porzier, accusés à tort et, concernant le dernier nommé, privé du droit d’exercer sa profession plusieurs années ?
J'arrête là car la page n'y suffirait pas… Vous avez ensuite, Monsieur Dreux, tenté de justifier votre refus de parler en précisant : "C’est un journal anarchique. Je n'aime pas l'anarchie…. Là, j'avoue que les bras m'en tombent. Tout d'abord, que l'on accuse un journal de courses d’être anarchique, qui plus est en 2013, me paraît pour le moins décalé, pour ne pas dire arriéré. Je n'aurais à cela qu'une seule réponse, l'une des définitions premières du mot : "État de confusion et de désorganisation qu'entraîne la faiblesse de l'autorité politique". Voilà enfin peut-être LA raison de votre réaction. Celle aussi qui vous a fait dire à votre interlocuteur : "Quand on travaille au Veinard à mon avis c'est qu'on n'est pas journaliste. Mais vous, vous pouvez venir me voir dans le vestiaire, je vous parlerai avec beaucoup de plaisir. Et le jour où vous serez dans un autre journal, il n'y aura aucun souci car moi je suis ouvert à la presse, à la bonne presse, la presse constructive. Au Veinard, c'est par rapport à certaines signatures, enfin vous voyez bien quoi... ".
Bon, là j'avoue me sentir un peu visé. Je ne sais pas ce que vous ont fait certaines signatures mais visiblement, vous n'avez pas apprécié. Toutefois, je me dois de vous remercier d'être resté courtois avec votre interlocuteur, jeune journaliste. J'en connais qui, par le passé -notamment quand j'étais à Paris-Turf-, n'avaient pas cette éducation. Mais sur le fond, le problème ne vient-il pas du fait que vous vous considérez comme faisant partie de l'autorité politique ? Permettez que je me pose la question... Il est vrai que vous être l'un des piliers du Comité de la société des trotteurs et que, par conséquent vous êtes aussi décideur. Finalement, c'est là que nos deux routes divergent complètement. Je ne suis qu’observateur alors que vous êtes à la fois "autorité" et "acteur". Vous mettez en place les lois, les règles, et les personnes chargées de les appliquer (commissaires et juges aux allures...) d'une activité que vous pratiquez. Un peu comme si les courses vous appartenaient…
Vous êtes notamment très influent sur le programme de courses… auquel vous participez. La question est donc de savoir si tout cela est sain et doit perdurer. Vous et ceux dans votre situation, êtes un peu, si l'on reproduit le schéma courses sur un plan général, des cumulards... Législateur, Conseil d'État et Constitutionnel, Police et Justice, vous êtes tout à la fois. Et dans le cadre d'une structure sportive plus réduite, vous êtes aussi seuls décideurs de l'utilisation des centaines de millions d'euros qui financent un système dont vous êtes les seuls bénéficiaires. Sans mettre en doute la probité de quiconque, je suis de ceux qui pensent que la société, quel que soit son domaine, tourne rond grâce à l'indépendance des différents organes la composant... Notamment la presse, garante d'une certaine forme de démocratie. Dès lors, quand vous suggérer à un journaliste d'intégrer un autre journal, auquel pensez-vous ? Gény-Courses, qui appartient à l'institution, donc indirectement à vous, dirigeants et socio-professionnels, et dans lequel les "journalistes" que je nomme plutôt "attachés de presse", ne peuvent faire que de la promotion, puisque appelés à faire des commentaires sur ceux qui sont leurs employeurs… Une entité qui, soit-dit en passant, affiche un bilan négatif de 4.700.000 euros financés par l'institution (PMU et Sociétés mères) pour sa première année, et perdrait encore 300.000 euros par mois (source Press-news) sans que les socio-professionnels, dont vous faites partie, ne s’en émeuvent officiellement...
Cher Monsieur, à vous et aux autres qui pensent comme vous, je terminerais en citant deux phrases qui ont dicté ma conduite journalistique depuis près de trente ans : "Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie" (Albert Londres) et "Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur" (Beaumarchais). En rappelant une autre évidence : les centaines de millions d'euros qui alimentent les courses sont issus uniquement des enjeux, donc des parieurs, que nous, presse indépendante, représentons. Des joueurs, turfistes, lecteurs, sans qui vous disputeriez, comme avant le financement des courses par le jeu, des courses de clocher avec un panier d'œufs au gagnant.