C'est la reprise !
Bibliothèque
Pour découvrir une sélection de nos
POINTS DE VUE publiés les années précédentes, cliquer sur une période.
Points de vue sur le monde des courses hippiques :
un regard sans concession
Passionnée, l'équipe de journalistes vous propose de tout savoir sur l'organisation, les compétiteurs hommes et chevaux mais aussi sur les abus, les privilèges... Par le biais d'articles de fond sur des faits récents, ou de dossiers sur les grands sujets qui font débat, un seul objectif : que les turfistes passionnés puissent tout savoir et ainsi avoir un jugement s'appuyant sur... la vérité.
Le maître mot, trop souvent oublié par la presse.
Articles rédigés par Patrick LANABÈRE
(copies sous réserve d'autorisation)
(0,80 € la minute)
21/04/2018
À ce titre, et au vu de ce qu’ils nous apportent de joies, de réconfort, de fidélité, il est curieux qu’une partie de ceux qui prétendent gouverner notre république en parle peu, ou pas du tout. Pire, certains arrivent encore à nous expliquer que certaines barbaries, type corrida, doivent demeurer au nom de la tradition. Doit-on rappeler à ce sujet la chanson de Francis Cabrel et son implacable « Je ne pensais pas que l’on pouvait autant s’amuser autour d’une tombe… »? Doit-on énumérer ici les traditions du passé, aujourd’hui heureusement pour certaines interdites ou tombées dans l’oubli, qui ne sont que douleurs, atteintes physiques, voire tortures sur l’humain pour démonter de tels arguments, en fait purement électoralistes ? On sait évidemment que prendre partie pour ou contre un usage a des effets sur les votants, les conseillers en «com» l’expliquent à longueur de journée. Est-ce la raison pour laquelle la plupart des femmes et hommes politiques n’osent plus grand-chose ? Possible…
Côté courses hippiques, ces «politiques» n’ont même pas cette excuse, tant les élections y sont secondaires, le milieu étant dirigé telle une monarchie, par quelques «grands chefs» qui tiennent les rênes sans partage. Renforcés par un système de cooptation qui leur permet de régner sans partage.
DÉGRINGOLADE(S). Voilà pourquoi le système courses est totalement figé en France. Figé dans son fonctionnement d’auto-protection, des dirigeants aux commissaires en passant par les bienveillants médias… Et rien ne change malgré un réseau hippique en chute libre et en flagrant délit de dégringolade(s). Tout d’abord du nombre de parieurs, à avoir voulu concurrencer la loterie au lieu de tout miser sur la spécificité de la compétition entre athlètes, insuffisamment mise en valeur.
Dégringolade de transparence, pour avoir voulu mettre sous le tapis tout ce qui dérange -accidents, gestion des chevaux après carrière avec une propension à favoriser, en “sous-marin” la consommation de viande de cheval.
Dégringolade d’envie, jusqu’à saturation parfois à avoir multiplié l’offre sans raison gardée, politique de court terme sans perspectives d’avenir qui a rendu la clientèle volatile, et donc infidèle et surtout non renouvelable, une faute majeure quand on est aux manettes d’une telle filière.
Dégringolade des enjeux, pour avoir, par la multiplication de l’offre et de jeux stupides, dilué les masses à rendre les rapports inintéressants.
Ajoutons à cela un déficit d’image, ringarde dans ses couvertures audiovisuelles. Et déficit de compréhension dans un système de juges et partie jamais remis en cause officiellement, ou de lutte anti-dopage totalement sous contrôle des organisateurs, donc sans regard indépendant extérieur ; ce qui empêche de lutter, comme les autres vrais sports, contre les trafics éventuels de produits interdits via des enquêtes de police par exemple.
Déficit de cohérence aussi, sans notion de calendrier, de dates, d’horaires. Sans notion de programme intelligent (handicaps pousse au vice, rapport gains/allocations sans queue ni tête); sans notion de sélectivité des parcours, des hippodromes -comme l’a justement mis en évidence Vincent Lahalle sur Équidia le week-end dernier dans le cadre d’un «Flop» pertinent- avec de nombreuses arrivées où c’est trop rarement le meilleur qui gagne.
Déficit de respect, envers son client prioritaire, le turfiste. Celui qui devrait être au centre de toute l’attention, de toute décision, de toute réflexion, et qui n’est en fait jamais considéré alors qu’il est le seul pilier sans qui tout s’écroule ! Nous devons en fait demeurer le dernier domaine “financier” où la considération du client est totalement absente...
Alors faut-il encore espérer ? À lire cette première partie, on peut en douter. On peut même se demander s’il faut continuer de jouer aux courses. La réponse est oui. Par masochisme ? Nullement… Mais par optimisme. Il y a en effet encore de belles épreuves -qui gagneraient à être regroupées le week-end afin qu’un panel de public le plus large possible en profite-. Il y a encore des professionnels dignes d’intérêts, qui ne doivent pas payer pour les quelques brebis galeuses ou tricheurs inévitables en tous domaines. Il y a encore de grands chevaux, à l’image de BOLD EAGLE, qui déplace les foules et « boost » la passion (et les enjeux) à chaque sortie publique. Et il y encore de quoi s’amuser en jouant aux courses, de quoi même gagner… À condition de savoir sélectionner. Le maître mot. Il faut en effet, et ce sera ma conclusion en tant que journaliste et pronostiqueur hippique, sélectionner les courses dans lesquelles investir, afin d’éviter les pièges et sélectionner, comme en tous domaines là encore, son ou ses médias, afin de faire la distinction entre les ceux qui informent et analysent pour tenter de trouver la bonne solution, et ceux, les «bateleurs» , qui ne sont là que pour inciter sans cesse et sans discernement… Finalement, c’est un peu comme en politique.
14/04/2018
Pour preuve, ils ne répondent jamais aux réalités pratiques, aux interpellations des journalistes indépendants, montrant que leur capacité de dialogue était proche du néant. Pourtant, si gouverner c’est prévoir, c’est aussi entendre ses administrés, sa clientèle. Ne pas les mépriser. Gouverner c’est prendre en compte les remarques, échanger les points de vue. Étudier si un changement quelconque peut améliorer les choses ou pas… Hélas, rien de tout ça n’est au coeur des préoccupations des monarques. Résultat, à force de mépris, à force de refuser de voir la réalité en face (politique de l’autruche) et de continuer à faire comme si les problèmes n’existaient pas, on laisse la situation s’aggraver... Cette introduction pourrait s’appliquer aux hommes politiques en général. Elle s’adresse ici en particulier aux monarques des courses hippiques.
Trois grands pôles sont responsables des compétitions en France. Les deux sociétés de courses (Galop/Trot) et le PMU, qui forment un Groupement d’Intérêt Économique (GIE). Les tutelles sont censées être assurées par les ministères de l’Agriculture, des Finances, de l’Intérieur, mais ayant d’autres préoccupations majeures, elles ne sont en fait qu’un alibi, ne servant la plupart du temps qu’à valider les options prises par ce GIE. Côté presse hippique spécialisée, la diversité n’est plus garantie puisque, et c’est un record en France, la concentration est la plus forte de tous les secteurs de presse existants, un seul groupe étant à la tête de plus de 90% des journaux spécialisés ! Dans n’importe quel autre domaine, moins marginal que le nôtre, cela ferait révolution, pas dans le milieu hippique, qui ne parvient pas à se défaire d’une chape de plomb monarchique.
Et les parieurs ? Depuis quelques mois, les associations de turfistes sont absentes sur les sujets capitaux. Il n’y eu, par exemple, aucun communiqué de leur part sur l’affaire du Prix Karcimont à Auteuil -au printemps 2017- où dix concurrents sur treize ont été mis hors jeu (sauf pour les joueurs), après trois cents mètres de course. Les parieurs, de moins en moins défendus, de moins en moins représentés, finissent par aller voir ailleurs. Pourtant, l’institution courses devra assez rapidement choisir entre deux options :
- Considérer et écouter les joueurs -ou les journalistes qui en sont les relais- afin de corriger les travers, et tenir compte des propositions pour que le pari hippique redevienne attractif au plus grand nombre.
- Ou considérer que l’on va continuer sans rien changer, avec un chiffre d’affaire en chute libre en France depuis plus de cinq ans en essayant, comme ces dernières années, de masquer la réalité grâce à des stratagèmes qui ne trompent personne, comme multiplier l’offre en dérégulant les masses, ou prendre sur la part du TRJ (Taux de Retour Joueur) qui détermine le pourcentage d’enjeux redistribués aux gagnants, en baisse constante…
La seconde option est vouée à l’échec à moyen terme et ne pourra aboutir qu’à une définitive marginalisation du système. Et si par miracle la première option était envisagée, les nombreuses propositions que nous avons faites et que nous avons encore à faire pourrait rendre les courses plus attractives au plus grand nombre, et changer le regard des turfistes sur les courses par de simples décisions de bon sens... que les dirigeants se refusent pourtant toujours à prendre en compte, ni même à étudier.
Est-ce responsable de leur part ? Et faut-il s’étonner que notre microcosme soit en passe de se déliter ?
14/04/2018
31/12/2017
Dans notre microcosme, tout existe pour que cela fonctionne. L’acteur principal est l’animal le plus apprécié esthétiquement et représente un capital sympathie indéniable. Les courses demeurent des compétitions au suspense incontournable -ce qui, paraît-il, fait leur charme- et dès qu’on touche les sommets, comme cet hiver avec les belles épreuves de Vincennes, on retrouve la passion intacte. Alors, même si les effets dévastateurs de la politique des dernières années ont produit leurs tristes conséquences -courses loteries, horaires ayant vidé les champs de courses de leur capital génétique de spectateurs, multiplication des courses qui ont érodé de jour en jour la cohérence des résultats, multiplication de l’offre qui a affecté les masses et par conséquent les rapports-, on se prend à y croire... Imaginons qu’en cette nouvelle année, les dirigeants aient enfin réalisé que ceux qui mettent le doigt là où ça fait mal, ne le font que pour améliorer les choses, pour éviter de prendre les mauvaises routes afin de retrouver les ambiances du passé. Quand le tiercé était un réel “évènement”, quand le ressenti parieur ne faisait naître qu’espoir (de gagner) et envie (de rejouer) et permettait, grâce à des arrivées logiques, de mettre du beurre dans les épinards. Alors, rêve, espoir ou utopie ?
15/12/2017
Ces « prises » sont constatées en général dans les minutes qui précèdent le départ et tout turfiste y est habitué. Chacun sa tactique d’ailleurs pour les appréhender. Il y a la prise qui s’explique par un cheval très pronostiqué et qui débute les opérations à une cote élevée ; c’est ce qu’on appelle la « rectification ». Elle est le résultat d’un mécanisme tout à fait explicable. En revanche, quand la prise a lieu sur un cheval qui n’a pas une chance prépondérante à première vue, l’explication est ailleurs : soit il a très bien travaillé et c’est de l’argent de quelques personnes bien informées ; soit c’est un concurrent ayant mieux couru que ne l’indique son ou ses derniers résultats et ce sont des enjeux de bons observateurs. Tout cela, les turfistes le gèrent… Mais il est un phénomène beaucoup plus perturbant et récent, les prises… pendant la course ! Là, c’est un gros problème qui soulève bien des interrogations.
Mercredi dernier, la victoire de LAKE’S MAKER, dans un prix de série sur les haies, a fait beaucoup réagir les parieurs, entre autres sur les réseaux sociaux.
Un message de l’entraîneur Julien Phelippon -très actif sur ces réseaux- a d’ailleurs été « acide » et légitime : « On touche le sublime avec le 613 LAKE’S MAKER au départ à 28/1 payé réellement 7,50. Cette fois c’est trop. 73% de baisse à la dernière seconde… On attend de savoir d’où vient l’argent ? ».
Ou encore : « Pour la énième fois depuis 3-4 mois... j’espère que la planète turfiste va se remuer et arrêter de se faire spolier de manière très proche de la malhonnêteté… /// … J’ai quand même du mal à croire qu’un type sûr de son coup avec ce cheval attende les trente dernières secondes ! ».
D’ailleurs, ce jour-là, un autre gagnant a vu son rapport fondre de manière conséquente (près de 50%) : le N°1 dans la course 9, THE RIDER : 7,70 au départ… 4,20 a l’arrivée. Lui venait de gagner quelques jours plus tôt et donc certains ont rejoué dans la foulée. Voilà pour l’explication « sportive ». Mais cela n’explique toujours pas le décalage de cote entre le départ et l’arrivée, lequel sème ce fameux doute dans l’esprit parieur. Julien Phelippon, très vigilant sur ces sujets sensibles, faisait aussi remarquer d’autres baisses entre l’ouverture des boites et l’arrivée, le lundi à Pornichet (GREEN SAGA de 13 à 7, EIKENELLA BELLEVUE de 7,50 à 4,50).
LAKE’S MAKER, mercredi, a gagné de manière désinvolte, de près de vingt longueurs, comme un coup sûr pour ses débuts en obstacles. Difficile à imaginer pour le parieur, sur ses courses en plat : une seule victoire dans une petite épreuve à Chatillon-sur-Chalarone en quinze sorties… Il s’agit donc d’une révélation. Et seuls ceux qui connaissaient son aptitude à l’obstacle (il débutait) pouvaient engager des mises importantes. D’où l’insatisfaction des parieurs et d’autres messages peu encourageants : « Là c'est le record... Tout part en vrille dans le monde des courses. Je dois être un vrai malade pour continuer à jouer ! En revanche, pour amener de nouveaux turfistes c'est compliqué… ».
Du côté des organisateurs, pour l’instant pas d’explication sur cette course. Côté enjeux, signalons qu’au moment du départ (rapport probable de 29€), les mises gagnantes étaient de 63.573€. Au moment de la publication des rapports (G: 7,50 P: 3,30) les mises étaient passées à 69.214€ (+5.641€) pour le simple gagnant. Elles étaient 60.864€ pour les places.
Dès lors, force est de constater que les masses, désormais (vu la multiplication des courses) sont faibles et que l’influence sur les cotes est donc très sensible. Toutefois, il semble que dans ce cas la majorité des 5.641€ tombés pendant la course l’aient été sur le gagnant... Avant le départ, il ne devait pas y avoir beaucoup d’argent car le total des mises sur le gagnant fut de 6.865. Cela doit interpeller concernant un "outsider".
Pourtant, rien du côté de l’organisateur (France-Galop), chargé de la régularité des courses et des résultats… Pas de réaction du côté de l’ARJEL qui lui, il est vrai, n’est chargé que des paris internet. Or, de ce côté, rien d’anormal dans cette course où LAKE’S MAKER a été payé 27,80 !
Du côté de l’opérateur PMU, en revanche, on nous a promis une réponse dont nous vous tiendrons informés. Une bonne chose tant il est vrai que les parieurs, notamment ceux ayant investi à perte dans cette course, aient une explication rationnelle. C’est d’ailleurs vrai pour toutes les distorsions inexpliquées pour une bonne et simple raison : rassurer les parieurs.
Car ne perdons pas de vue que la perte de confiance est synonyme de baisse de consommation, puis un jour ou l’autre d’abstention. La confiance, le ressenti parieurs c’est, je ne cesse de le répéter, l’un des enjeux majeurs de l’avenir de la filière...
02/12/2017
Manque à gagner assuré...
Encore un exemple cette semaine avec le choix, incompréhensible, de France-Galop d’avoir placé le Quinté de mardi dernier dans une course de qualité (Listed) mais pour pouliches de 3 ans quasi inconnues du grand public ! Comment imaginer une seule seconde que les jeux les plus populaires, s’adressant par définition a de la clientèle moins spécialisée que les autres courses, puissent intéresser la masse des joueurs s’ils ne connaissent pas les participants ? En d’autres mots, comment choisir cette course plutôt que le handicap de bon niveau, s’adressant à des chevaux hyper-connus, vedettes de nombreux quinté ces derniers mois ? C’est incompréhensible.
Pour vérifier cette évidence, nous avons croisé les enjeux de mardi dernier, avec ceux de 2016 où la situation était inverse (et logique) à savoir le Quinté dans le gros handicap, et le Pick5 dans la “Listed”. C’est évidemment sans appel.
Le quinté cette année a généré 3.356 millions d’euros, contre 3.613 millions en 2016. Soit 256.000 € de baisse (-7%)…
Côté Pick5, baisse également cette année de près de 15% malgré plus de participants, 16 contre 13 en 2016 !
Constat implacable de ce qui n’est une surprise pour personne… Tout du moins pour ceux qui connaissent les turfistes et travaillent auprès d’eux. Dès lors, combien de mois ou d’années va-t-on encore laisser la politique des programmes et le choix des jeux aux mains de personnes qui, bien que de bonne volonté, n’ont pas les connaissances du “terrain de jeux” pour l’exploiter dans l’intérêt de tous ?
08/10/2017
En 2016, la course était-elle plus attrayante ? La réponse est non. Le favori était britannique (POSTPONED terminera cinquième), cette année également avec la présence d’une pouliche hors normes sportivement parlant : ENABLE. Ce qui pouvait rendre la course de cette année encore plus belle. En 2016 il y avait huit concurrents entraînés en Grande-Bretagne, soit la moitié. Cette année, huit également. Un allemand était au départ lors des deux éditions. En revanche, deux japonais (dont un cheval de jeu) cette année contre un l’an dernier. Ce qui ne change pas grand-chose à la statistique.
Côté scandale du cheval de jeu dans un quinté, là encore rien n’avait changé, un chaque année… Côté chevaux entraînés en France, les deux courses étaient donc similaires, avec 7 cette année, contre 8 l’an passé… dont un cheval de jeu !
Dès lors, le tableau était semblable lors de ces deux éditions. Alors comment analyser cette baisse importante (8% environ au quinté) ?
Le simple constat est qu’avec seize partants, l’édition 2016 a fait plus d’enjeux que celle de 2017 avec 18 concurrents… Faut-il s’arrêter à cette lecture simpliste ? Évidemment non…
De là à ce que certains osent laisser entendre que les courses à seize partants fonctionnent mieux que celles à dix-huit, il n’y a qu’un pas, que certains dirigeants n’hésitent pas d’ailleurs à mettre en avant afin de masquer une incompétence à analyser ce qui peut attirer un turfiste ; ce qui peut l’inciter à jouer ou pas. Et il n’y a que des technocrates, sans aucune connaissance hippique autre que celle des chiffres, qui peuvent utiliser un tel argumentaire…
Pour nous, la lecture « turfiste » est simple mais beaucoup plus inquiétante.
Tout d’abord, côté médias, et notamment la chaîne des courses, la couverture a été très satisfaisante comme depuis quelques années. Il est toutefois à noter que des plans d’économie sont mis en place de ce côté et si cette couverture venait à perdre en qualité, faute de budget, il est évident que cela aurait un impact négatif. Tout le monde sait pertinemment que proposer un spectacle est une chose, mais le mettre en valeur et bien le présenter en est une autre. Si personne n’est attiré par les présentations en amont, la sauce ne prend pas…
D’ailleurs dans cette lecture purement commercial et médiatique, nous mettions en évidence, samedi dernier, les lacunes de la campagne d’affichage pour les grandes villes, choisie par France-Galop. Pour la première fois, l’affiche ne mettait aucunement en valeur le cheval, qui reste pourtant l’atout numéro 1 de notre sport hippique. Voilà un effet qui a pu avoir un impact sur les enjeux ; et si du côté de France-galop on nie cette évidence, on peut aussi nous dire qu’une campagne d’affichage n’a donc pas d’importance…
Cette « bourde » qui a donc eu pour effet de ne pas atteindre la cible visée, à savoir le grand public, porte une part de responsabilité à cet échec 2017.
Si le nouveau public, ponctuel, n’a pas répondu présent, cela veut donc dire que les enjeux se sont fait sur des turfistes plus aguerris. Qu’il s’agisse du parieur du dimanche, pour qui l’Arc représente tout de même quelque chose d’exceptionnel, ou le parieur régulier qui, quoi qu’il arrive, se passionne pour une telle compétition avec les meilleurs purs-sangs, et les meilleurs jockeys du monde.
La conclusion est donc simple, et confirme ce que l’on annonce dans ces colonnes depuis plusieurs saisons : le parieur régulier disparaît peu à peu… Ou il joue moins !
Dans un cas comme un autre, c’est extrêmement inquiétant et ne pas se poser les bonnes questions est inconséquent à l’heure où la filière est en danger, de par la concurrence des paris sportifs notamment.
Notre lecture « turfiste » de cette baisse d’enjeux est pragmatique. Ainsi faut-il se poser quelques questions, récurrentes dans ces colonnes, mais que les dirigeants et hauts responsables refusent de se poser et pour cause, cela remet en question les règles qu’ils établissent et les stratégies qu’ils adoptent depuis toujours ! Côté « image » tout d’abord et vous l’aurez compris, il faut que ces épreuves phares prennent un relief particulier pour le grand public. Cela tourne uniquement autour des acteurs principaux, chevaux et jockeys ! Et à ce niveau, l’utilisation faite de la chaîne grand public (LCI) au quotidien est déplorable. C’est un copié-collé en miniature de ce que propose Équidia (avec d’ailleurs les mêmes chroniqueurs le plus souvent) et c’est surtout un modèle qui, s’il est excellent sur la chaîne spécialisée, n’est guère adaptée à une chaîne grand public. À quoi sert, par exemple, d’inciter à jouer ou livrer un pronostic lorsque les chevaux vont s’élancer ? Pourquoi ne pas prendre systématiquement l’angle qui viserait à faire aimer les courses : le quotidien des chevaux, des jockeys, mais aussi des lads, des éleveurs, des propriétaires. Bref de tous ceux qui font les petites histoires que le grand public ignore… Un beau gâchis.
LES JEUX
Évidemment, analyser une baisse des enjeux sans évoquer les paris proposés et la manière dont ils sont proposés serait illusoire. C’est pourtant ce qu’il se passe dans le cercle fermé de la filière hippique. Personne ne remet en cause le modèle économique, axé essentiellement sur le chiffre et le nombre. Chiffre d’affaires car pour maintenir, voire augmenter un temps (artificiellement car ponctuellement) les mises, on a sacrifié ce que je nomme depuis longtemps le « ressenti-parieur ». Tant que les instances n’accepteront pas de traiter ce problème, les courses hippiques continueront de chuter dans l’océan d’accroches ludiques proposées de toutes parts aujourd’hui. Vouloir par exemple concurrencer le pari sportif, on ne peut plus simple (1N2 notamment) en maintenant le jeu hippique dans la complexité actuelle est évidemment voué à l’échec. À l’image de la course du quinté pour laquelle sont proposés 11 jeux… Et 21 rapports différents !
C’est une usine à gaz à laquelle aucun nouveau joueur ne peut rien comprendre. Il est aujourd’hui quasiment impossible d’envoyer un néophyte dans un PMU afin de tenter de comprendre comment et à quoi jouer ! Tiercé, quarté, quinté, multis, couplés, gagnant, placé ?
Les dirigeants sont-ils aveugles ou refusent-ils de voir la vérité en face ?
Pourtant, la réponse à cette problématique nous la soulevons depuis plusieurs années, à savoir une réforme totale du jeu phare, le quinté qui offre déjà à lui seul cinq rapports. Il faut le simplifier, et nous avons pour cela fait des propositions concrètes visant notamment à le regrouper afin de le rendre moins hermétique au nouveau public, totalement effrayé par la proposition actuelle. Mais à ce jour, et plusieurs années plus tard, nous n’avons eu aucune réaction d’un dirigeant quel qu’il soit…
Autre sujet à aborder d’urgence, qui celui concerne davantage les joueurs plus aguerris, que l’on perd peu à peu, les règles, souvent injustes et incompréhensibles. Nous en avons fait changer quelques-unes, mais si peu. Le chantier est encore très vaste. Mais pour ne citer qu’un exemple, si évident que ne pas s’y atteler est de la pure incompétence ou ignorance, reparlons de la règle écuries jeu simple (2è des 11 paris proposés en terme de volume). Il faut soit les supprimer, car totalement incompréhensibles, soit revenir à la règle satisfaisante du passé que certains ont cru bon de modifier pour la dégrader… Ainsi, et pour en revenir aux enjeux sur l’Arc, on observe que c’est le jeu simple gagnant (le seul concerné par les écuries) qui a lourdement chuté…
Près de 250.000 € de moins au simple gagnant (-20%) alors que la présence de la championne ENABLE aurait dû les booster (comme BOLD EAGLE le fait au trot par exemple). Faut-il simplement le constater ou observer que, cette année, il y avait 8 chevaux sous 4 écuries dont celles incompréhensibles des O’Brien ? (Voir la encore notre édition du week-end dernier).
En 2016, il n’y avait qu’une seule écurie, comportant un cheval de jeu donc sans influence…
Maintenant, on peut continuer de nous affirmer que c’est un pur hasard… comme toujours, même si les simples placés n’ont eux baissé que de 101.636 € (environ -9%). Cherchez l’erreur !
En résumé, nous le réaffirmons chiffres à l’appui, si des réformes en profondeur ne sont rapidement mises en chantier, les courses hippiques ne pourront exploiter leur réel potentiel, si mal exploité en tous domaines que la filière toute entière est en train de vaciller. Et comme je l’ai déjà écrit maintes fois, que les socio-professionnels ne s’y trompent pas : ils sont les premières victimes et sont d’ailleurs nombreux à plier boutique. L’hémorragie est en cours car le joueur lui, est là pour s’amuser. S’il ne s’amuse plus ou a l’impression d’être pris pour une vache à lait, il va voir ailleurs.
24/02/2017
Les dirigeants des sociétés de courses étant toujours les mêmes, grâce à un système quasiment monarchique, la technique n’a donc pas changé : laisser croire que tout a été fait pour maintenir la filière et son activité dans les meilleures conditions, et que les difficultés viennent du contexte extérieur aux courses : crise(s) financière(s), chômage, etc… Comme si ces excuses, les mêmes depuis des années, pouvaient encore convaincre les tutelles.
L’ÉTAT SAIT COMPTER...
Évidemment, l’État est conscient des difficultés via le chiffre d’affaire du PMU en baisse, car il agit aussi directement sur les recettes fiscales ! C’est aussi simple que cela. Un État qui met le nez dans le secteur mais à moins de cinq mois des présidentielles… Lors du précédent mandat (N.Sarkozy/F.Fillon) le fameux rapport « Augereau » avait aussi été commandé en fin de quinquennat, avec toutefois alors une volonté de faire évoluer les choses. Mais on sait aussi que les dirigeants des courses avaient, sur la foi de bilans soi-disant positifs, tout fait pour enterrer ce rapport qui livrait un constat sévère et proche du réel. En le remplaçant par un autre, plus lisse, d’un de leurs amis proches, le sénateur Dupont, messieurs Bélinguier, De Bellaigue et Germond, alors aux affaires, organisaient en fait un enterrement de première classe…
Pourtant, nous avions démontré, en 2011, que les chiffres 2010, ainsi que le constat de la première décennie des années 2000, laissaient craindre le pire. Nous écrivions alors notamment : « Il faut cesser de prendre les turfistes pour de simples vaches à lait ou joueurs de loterie. La solution pérenne (échappant à des dirigeants pratiquant seulement le court terme), c’est de retrouver les raisons d’être de la passion des courses : logique sportive, amour du cheval, régularité et transparence des compétitions. Mais aussi exportation du savoir- faire technique du PMU, indéniable, pour proposer nos courses d’un bon niveau aux parieurs européens, tel que le fait la Française des Jeux avec l’Euromillion. En revanche, si l’on persiste à pratiquer une politique ignorant l’intelligence du jeu, sans valorisation du bon niveau hippique français, sans recentrage vers les fondamentaux turfistes, nous serons tous victimes. Notamment du phénomène de l’hippodrome vide, et du non renouvellement de la clientèle passionnée au profit de celle des jeux de hasard. Celle qui pourra un jour se contenter d’assister à des courses virtuelles, sans chevaux, sans jockeys, sans entraîneurs, sans propriétaires-éleveurs, sans turfistes… »
Hélas, les cinq dernières années nous ont donné raison. Sans qu’aucun dirigeant ne daigne réagir à nos propos. Crime de lèse-majesté ?
LES VRAIES RAISONS DES BONS CHIFFRES DES ANNÉES 2000 à 2009
Pourtant, notre analyse était argumentée : « On ne propose aux parieurs que de l’incitation au jeu, sur une base inflationniste qui dénature et dépouille les masses, sans combler le manque d’imagination et d’innovation, lacunes essentielles du système… La politique des années 2000 doit ses relatifs bons résultats à une autre raison que l’augmentation de l’offre, à savoir les nombreux progrès techniques à mettre au crédit des informaticiens du PMU : prise des paris jusqu’au départ des courses (au lieu de 13 heures auparavant) ; paiement en tous lieux et délai de publication des rapports (passé de 20mn à 3mn) d’où un recyclage conséquent ; développement continuel d’internet… Sans oublier le nombre de points de vente, doublé ces dernières années pour dépasser les 11.000 ! Quel commerce n’aurait pas augmenté son chiffre d’affaires en multipliant par deux ses magasins et en réformant positivement son système informatique ? En attribuant majoritairement les bons résultats au calendrier inflationniste, on trompe les observateurs… ». Voilà nos propos en 2011.
Depuis, les points de vente sont passés à plus de 13.000 ! On est donc arrivé à saturation aussi dans ce secteur des points de vente. Et le chiffre d’affaires global en France baisse désormais régulièrement.
La panique a donc saisi nos dirigeants en 2015/2016 avec comme solution, non pas des réformes, mais un appel au secours vers les tutelles, comme d’habitude. Bien résumé par leur nouvelle « porte-parole », la Présidente du Groupe Cheval au Sénat, Anne-Catherine Losier : « La filière a le couteau sous la gorge, or l’État a les moyens d’agir en redonnant de la capacité de financement… »
C’est à pleurer. En fait la seule demande légitime est une révision de la TVA, dont l’augmentation a fait du mal à la filière. Mais là encore, combien d’années de retard dans l’analyse ? Lorsque le projet s’est mis en place, où étaient les dirigeants ? Où étaient les socio-professionnels qui allaient être directement impactés ? Aux abonnés absents…
Car tous ceux qui sont, ou étaient, aux manettes sont des « grands » éleveurs-entraîneurs… Tous sous le régime des sociétés, donc tous bénéficiaires de la récupération de la TVA en crédit sur investissements… Pour eux, l’impact était dérisoire. Le vrai problème était pour les « petits », les particuliers qui ont vu leurs coûts d’achats de chevaux, de pensions, augmenter d’au moins 15% ! Des dirigeants à l’écoute de l’intérêt général auraient dû bouger. Ce fut pourtant un silence coupable ! Les voir maintenant aller expliquer les difficultés, avec quelques années de retard, est consternant, d’autant que la raison majeure de leur démarche vers les tutelles est probablement ailleurs : qui dit C.A en baisse dit allocations en baisse à l’avenir. Et en tant que gros éleveurs-propriétaires, ce sont eux qui seront parmi les plus touchés financièrement ! C’est beau l’intérêt général…
LE SYSTÈME TEL QU’IL EST N’A PLUS D’AVENIR
En fait, il n’y a qu’une solution pour véritablement tenter de sortir du tunnel : une gestion mutualiste entre les acteurs (socios-professionnels issus d’élections au fonctionnement clarifié), les banquiers (propriétaires, turfistes-joueurs via associations en place), le tout supervisé efficacement par des tutelles concernées, entourées de vrais conseillers en hippisme ! Et non plus un État uniquement collecteur d’impôts…
Lors de mon analyse de 2011, je rappelais la nouvelle convention alors mise en place: « A partir du 1er janvier 2010, le taux de prélèvement fiscal est égal à 5,7% des sommes engagées, contre un taux précédent de 7,7%. Concernant l’affectation du produit de ces prélèvements, il était précisé que « dans le détail, l’Etat accomplit un véritable effort en faveur de la filière équine… ».
Ce qui s’était traduit, en chiffres, par un bonus fiscal considérable qui, rapporté aux enjeux de l’année 2010 (9,540 milliards), permettait une substantielle économie de près de 100 millions d’euros par année à la filière hippique. Et l’on constatait que la hausse du résultat net 2010, par rapport à l’année 2009, n’était que de 60 millions d’euros (791 contre 731). Par conséquent, si l’Etat n’avait pas fait un « sacrifice » (qu’il pensait être compensé par une hausse générale substantielle des mises, promise par la filière…), le bilan net 2010 aurait été en baisse d’environ 40 millions (recul dépassant les 5%) !
OCCULTER LES RÉALITÉS FINANCIÈRES... POURQUOI ?
Un véritable signal d’alerte que tout l’establishment a pourtant soigneusement occulté. Pourquoi ? Peut-être pour pouvoir faire, sans bruit, une opération inédite dans le paysage français : investir dans la presse (Gény) dans des conditions financièrement suspectes et tenter, en passant, de contrôler les médias spécialisés. Ce fut réalisé en grande partie. Mais le bilan fut lourd, très lourd même. L’affaire Gény, entre son achat bien au-dessus de sa valeur -sans se demander à qui profitait le crime- et son fonctionnement à perte (pratique du « dumping ») a coûté des dizaines de millions d’euros à la filière... Avant que les tutelles, alertées, ne prient les dirigeants des courses de se séparer d’un média encombrant financièrement et déontologiquement: la situation d’un organisme sans fonds privés, sous tutelle d’État, qui détenait un média était une première dans notre démocratie !
Ainsi, en deux exemples (le second étant l’erreur juridique de France-Galop qui lui a fait perdre les baux originaux d’Auteuil et Longchamp…), la filière courses a perdu, par sa faute, des dizaines et des dizaines de millions d’euros ces dernières années ! Peut-être plus que le déficit des sociétés mères d’une année entière !
Pourtant, personne n’est responsable... Fin 2011, je terminais mon édito par ces mots : l’étude détaillée du bilan 2010, largement déficitaire, annonce un tsunami, qui par définition demeure au préalable invisible du plus grand nombre mais fera assurément de considérables dégâts… même si l’élite, elle, survivra.
À bon entendeur…
29/01/2017
Ainsi, en 1994, il participe à la création de France-Courses, qui deviendra Equidia. Il est alors capital d’apporter des images à un milieu qui n’en avait pas. D’ailleurs, quand on parle du boum des enjeux, on oublie un peu vite l’impact évidemment très positif de cette “vitrine” qu’est la télévision, avec une chaîne qui retransmets toutes les courses alors que précédemment il n’y avait rien d’autre médiatiquement, que le tiercé quotidien. On oublie donc un peu vite qu’auparavant, on attendait les résultats devant un télex, dans les bars-PMU, que les numéros s’affichent via l’Agence France Presse. Quel a été impact sur les enjeux de ce progrès monumental ? Énorme bien sûr. Une hausse mécanique grâce à cette nouvelle vitrine essentielle ! Mais en “seconde intention”, Paul Essartial savait aussi, lui qui détestait répondre aux interrogations des journalistes indépendants (j’en sais quelque chose), qu’en devenant propriétaire et gestionnaire, avec France-Galop et le PMU, d’une chaîne de télévision, il allait aussi alors contrôler le discours médiatique télé. On n’est jamais si bien servi que par soi-même...
Trois ans plus tard (1997), Paul Essartial va créer le premier conseil régional des chevaux en Basse-Normandie, pour réunir toutes les familles du cheval : trot, galop, sports équestres. Il en sera Président durant près de huit années. Il est également à la création de la Fédération Nationale des Conseils des Equidés, qu’il préside aussitôt ! Il est aussi à l’origine de la création du fonds EPERON, dédié au développement de la filière équine.
CONCENTRATION DES POUVOIRS
Aujourd’hui officiellement à la retraite, il a, ou a eu de multiples casquettes, notamment administrateur au PMU et au Cheval Français (Le Trot) où il a toujours fait partie, après sa présidence, des personnages les plus influents. Témoin son rôle majeur lors de la publication du rapport Augereau, qui contestait notamment cette emprise de quelques personnes sur toutes les décisions. Voici, pour mémoire, quelques morceaux d’une interview de Daniel Augereau (membre aujourd’hui de France- Galop) dans Le Figaro, en 2013, suite à la “manipulation politique” qui avait enterré son rapport : « Dans ce monde des courses pétri de traditions, toute remise en cause du système est ignorée car l’institution formatée par un conservatisme séculaire d’une autre époque demeure allergique à toute réforme et refuse de comprendre que la paille des chapeaux de Chantilly n’est pas celle des écuries ». Ou « Les propositions faites dans mon rapport ont été rejetées par les deux Présidents des sociétés de courses comme a été passée sous silence l’opacité de leur gouvernance dans la gestion des 800 millions d’euros, dont ils bénéficient par le biais du jeu, suscitant de nombreux conflits d’intérêts ».
Si Bertrand Bélinguier -au PMU puis à France-Galop- et Dominique de Bellaigue (Le Trot) ont fait étouffer ce rapport, on note que le Sénateur Dupont, proposé pour “pondre” en urgence un autre projet que je qualifie de leurre, est un proche de Paul Essartial en Normandie. On a donc désigné, à la tête du Comité Stratégique sur lequel est fondée la politique d’urgence des courses, Ambroise Dupont, aussi membre coopté de “Le Trot” qui fut, pour l’anecdote, parrain de Paul Essartial à l’occasion de sa nomination dans l’ordre national du mérite…
Enfin n’oublions pas qu’au tout début de ce parcours “politique”, ce dernier fut l’un des artisans de la réforme de 1983, qui avait donné tous pouvoirs, par sa nouvelle organisation, aux socio-professionnels, du moins à ceux qui avaient le plus d’influence. Avec au sein du Comité de nombreux représentants de quelques familles “régnantes”... Ce qui n’a guère changé depuis. Voilà pour le portrait de Paul Essartial, vu par le prisme d’un journaliste indépendant.
VOEUX SURRÉALISTES D’UN HOMME CLÉ
Un homme passionné mais qui, à mes yeux, a tous les aspects du “politique”, et ses vœux 2017, que j’évoquais au début, en sont le parfait résumé. Jugé plutôt par ces quelques extraits :
« Ce que je souhaite pour 2017, de mon point de vue politique, c’est la consolidation de ce qui a déjà été accompli jusqu’ici, tant sur le plan économique que social, mais qui ne pourra se faire qu’à la condition que nos politiques - au-delà des courses - soient conscients de nos enjeux communs, afin qu’ils renforcent notre partenariat. Que ce soit à tous les niveaux, aussi bien celui des emplois, que du jeu… Je souhaite également que Le Trot et France Galop poursuivent leur collaboration en bonne entente, car c’est vital pour la survie des courses. Je souhaite que le PMU, toujours innovant, continue de donner satisfaction à des joueurs qui seront toujours de plus en plus nombreux et passionnés par notre sport et que celui-ci, que l’on a rendu irréprochable et inattaquable, persévère dans ce sens. »
Oui, vous avez bien lu. S’il y a des problèmes, ils viennent de l’extérieur du système ! Côté sociétés de courses et jeux, c’est performant et même “innovant” (il fallait oser). Les joueurs sont satisfaits et seront toujours plus nombreux (ce que les chiffres contredisent quotidiennement). Quant au “sport” hippique, il est “irréprochable et inattaquable” (no comment...).
Face à un tel constat, si loin des réalités et d’un autre temps, teinté de l’habituel sous-entendu “Circulez, y’a rien à voir”, le journaliste indépendant, non issu du sérail et amoureux des courses que je suis, se fait du souci pour la filière dont la survie ne dépend que d’elle... Mais je continue d’espérer tout de même, notamment en ce week-end qui s’annonce fantastique à Vincennes !
22/01/2017
IL FAUT RÉFORMER SUR LE FOND, NON PLUS SUR LA FORME…
Les courses ne disparaîtront pas mais en se marginalisant chaque année davantage elles ne préserveront que les grands socioprofessionnels proches du pouvoir qu’ils se sont donnés, avec l’aide d’un État aveugle. La filière hippique, telle qu’on l’a connue avec sa diversité et son tissu social, se meurt du manque de fond de sa politique, du manque de considération du jeu et de ses clients. On alerte sur ce point depuis des années mais personne ne bouge. Pourtant toute activité commerciale se doit, c’est la principale préoccupation dans tous les secteurs économiques, de connaître ses clients, de se mettre à leur place pour savoir ce qu’ils désirent, et surtout ce qui pourrait les empêcher de «consommer». C’est la règle première ; ça s’appelle la satisfaction du consommateur pour un rapport «gagnant/gagnant». Une philosophie totalement absente dans notre milieu, où le consommateur est ignoré, même méprisé, que ce soit dans les règles de fond du pari hippique, dans le déroulement des compétitions et leur surveillance, les deux axes prioritaires de notre filière pour que le parieur vienne y consacré quelque euro. Mieux que de longs discours, voici quelques exemples concrets. Côté surveillance, cela fait également des années que l’on exprime dans cette page «Libre Opinion» les travers et dérives. Outre encore un exemple relevé (voir encadré «ANT») au galop en début de semaine, les comportements suspects se succèdent, sans que jamais aucun commissaire n’intervienne. Quand on évoquait le fond et la forme, l’exemple est marquant avec France Galop qui a mis en place, il y a plusieurs années, un collège «d’observateurs» pour alerter les commissaires sur des comportements douteux. À l’arrivée, quasiment aucune sanction, aucune transparence. On ne sait si c’est par incompétence des commissaires ou des observateurs, mais le (non) résultat est là. On continue de faire le tour impunément au galop, comme au trot d’ailleurs.
UN FONCTIONNEMENT QUE LES MOINS DE 20 ANS (ET LES AUTRES) NE PEUVENT PAS ADMETTRE…
La faute notamment à un système de conditions de courses «pousse au vice» qu’il faudrait là aussi changer en profondeur. Un système dépassé car opaque et hermétique à tout nouveau parieur éventuel. Avec les moyens actuels d’images et de vidéo, continuer à faire valoir ce que certains professionnels qualifient de «À moi de le cacher, à toi de le trouver… » est un concept d’un autre temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, ni admettre…
Du concret ? On voit régulièrement des jockeys ou drivers ne pas défendre leurs chances à fond pour « X» raisons. Il y a bien sûr le poids (au galop), les gains (au trot) mais n’oublions pas aussi les traitements encore décelables... Il ne faut en effet pas gagner (et passer au prélèvement) quand il y a encore des traces de soins dans l’urine ou le sang… On ne sait pour quelle raison on a vu par exemple une jument, dans le quinté du ….. perdre la cinquième place, et chambouler ainsi la combinaison d’un jeu collectant des millions d’euros, en raison d’un driver totalement «endormi» dans les deux cent derniers mètres.
Autre sujet, les règles incompréhensibles. Vendredi 13 janvier : 3è course, Franck Leblanc présente COACH FRANBLEU, dont il est propriétaire et entraîneur, mais aussi CAPONE FACE, qu’il entraîne. À une époque où la logique était de rigueur, ces deux concurrents auraient fait écurie au jeu simple. On considérait alors fort logiquement qu’un professionnel ayant des intérêts financiers directs (comme propriétaire) d’un des chevaux, ils devaient être couplés automatiquement. Ce n’est plus le cas grâce à des «génies» de la bureaucratie qui ont fait changer le système sans rien y connaître. Ce même vendredi 13, il y a eu la même chose à Pau, avec Patrick Chevillard (propriétaire d’un des deux chevaux qu’il entraîne) dans la première… Et c’est quasiment quotidien. Mercredi dernier, dans le quinté, il y a eu pire encore : Fabrice Vermeulen (propriétaire du N°16, A SONG FOR YOU) dont l’entraîneur est Cédric Boutin. Pas d’écurie avec le 9 ALI SPIRIT entraîné par… Fabrice Vermeulen ! La veille, dans le quinté de Pau, Mme Isabelle Pacault présente, entre ses pensionnaires et ceux de Guy Cherel (suspendu), six chevaux sur seize : Les numéros 1,7,8,10,12,16. Une écurie est formée entre le 1 et le 12, une autre entre le 7 et le 10 (mêmes propriétaires); comment voulez-vous que le parieur s’y retrouve ? Dimanche Daniel Reden présentait initialement cinq chevaux dans le Grand Prix de Belgique, quatre faisaient écurie (même casaque) mais pas LIONEL !
Les exemples foisonnent, comme aussi les Christian Bigeon propriétaire-entraîneur, non couplés avec les chevaux sous casaque de son père, André. Etc, etc… Ne coupler que les chevaux sous même casaque est d’une bêtise absolue, la démonstration en a été faite à maintes reprises. Pourtant, le système perdure avec l’aval des tutelles et du PMU.
Autre aberration qui se traduit par un manque de transparence: les «prête-noms», notamment des professionnels suspendus. Mais pas que… Avant-hier, jeudi, il y avait dans le quinté BERKANE, officiellement entraînée par Monsieur le Comte Dominique de Bellaigue ! Alors que c’est son employé Yohann Cabaret, le driver, qui entraîne «officieusement». Même le Président du Trot donne donc le contre-exemple de la transparence… C’est dire où nous en sommes.
Les courses sont en crise, c’est une évidence. La grande différence avec les autres secteurs en difficulté c’est que ce sont les propres dirigeants de l’institution qui en sont responsables. Incriminer le contexte extérieur, comme le font régulièrement ceux qui ont les clés depuis des années, est une imposture dont les courses «crèvent» à petit feu…
12/09/2016
La manière, ce jeudi-là, dont il a lâché au train, sans forcer, ses adversaires, est annonciatrice d’une montée des marches progressive. Difficile de dire où il s'arrêtera mais son potentiel peut laisser augurer de nouvelles grandes émotions pour son entourage, notamment pour la casaque “Pilarski”, celle de BOLD... EAGLE. La manière dont CLASSIC WAY a mis “sans pompes” CHARMANTE, même si cette dernière n’a pas confirmé - elle était tout de même placée de Groupe III à l’âge de 2 ans- est révélatrice du potentiel du fils de Prodigious et Pole Position. Contrairement à certains trotteurs aux progrès spectaculaires, il est issu d’une souche qualitative et c’est rassurant.
Côté origine, c'est du solide, avec un père de mère réputé, Coktail Jet, et une grand-mère, Grande Lignée, fille de Jiosco, un "Levesque" qui fut l'un des plus impressionnants trotteurs de son époque, par ses allures, sa puissance, son modèle, et deuxième, battu d’un nez après avoir fait les extérieurs, d’un Prix d’Amérique mémorable. Sa deuxième mère, si elle était très bien née (Valmont et Jacinthe du Corta, par Ura) n'a couru que quatre fois, de manière modeste, son meilleur résultat étant une troisième place à Vernon… Signe, et les grands éleveurs le savent, que les juments se sélectionnent sur leur souche et non pas sur leurs performances !
Ce qui démontre une nouvelle fois que le mode de sélection de la SECF, essentiellement basé sur les chronos, et qui écarte depuis des années du circuit d’élevage, des profils de juments qui ont par le passé été à la base de grands trotteurs (cherchez l'erreur…) est un système simpliste, qui va à l'encontre de sa raison d'être (l'encouragement à l'élevage !). Mais cela est une autre histoire sur laquelle nous reviendrons plus en détail ultérieurement...
CLASSIC WAY, après une victoire annoncée et prometteuse lors de sa rentrée a joué de malheurs à deux reprises, Une première fois par la faute de son driver, qui a voulu tenir tête à un futur immense champion, TRADERS et le cheval l' payé "cash". Puis lors d'un quinté où il a été malheureux, ne pouvant éviter la faute. Pas grave, ce n'est que partie remise. Son talent est certain...
05/09/2016
Pour les galopeurs “On ne s’y retrouve plus entre gazon et PSF à Deauville où les résultats sont pour certains contradictoires, surprenants”. Il est vrai qu’en fonction des pistes et parcours empruntés, les résultats ont souvent manqué de cohérence. Idem pour les numéros à la corde, qui ont pu n’avoir aucune importance, voire une influence discordante: “C’est tantôt favorable en dedans, tantôt en dehors...”. L’état du terrain a aussi suscité de nombreuses réactions. “Il n’a quasiment pas plu de l’été mais on a souvent vu des chevaux de terrains très souples faire l’arrivée et des chevaux de bon terrain dégeler...”. Il est vrai que ce n’était pas simple cet été, avec notamment un gazon “haché”, qui incitait les jockeys à prendre des trajectoires variées -que ce soit à Deauville ou Clairefontaine- ce qui ne facilite pas l’analyse. Autre élément, la PSF (piste en sable) de Deauville qui, sous la chaleur, a tendance à être grasse et semble donc convenir mieux aux chevaux de “souple” qu’aux chevaux de bon terrain... Pas facile de s’y retrouver dans tout cela et l’on comprend les nombreux parieurs déroutés qui, pour certains, nous ont écrit en cours de meeting : “J’arrête. Je n’y comprends plus rien, je verrai à reprendre éventuellement en septembre...”.
Le trot a également provoqué des réactions “énervées” notamment en raison des lots proposés le vendredi soir à Cabourg en nocturne : “Ces quintés du vendredi soir sont de faible niveau, avec des chevaux qu’on a pas dans cette catégorie le restant de l’année...” Ou encore “La piste de Cabourg est sympa mais pas du tout sélective, d’où des résultats en dépit du bon sens et aussi de trop nombreux concurrents fautifs en début de course...” Il est vrai que le mode de départ et la légère pente, juste après le start des 2.850 mètres -parcours le plus souvent utilisé pour les quintés- a de quoi surprendre...
Y-a-t-il un rapport de cause à effet, ou est-ce le contexte défavorable général des courses qui en est cause, mais le comparatif de deux vendredis semblables dans une course événement similaire de Cabourg, entre le dernier vendredi de juillet et le dernier vendredi d’août est très négatif, marquant une différence de 282.990 euros sur la totalité des jeux de la course (hors quarté dont les enjeux ne sont pas rendus publiques), soit une baisse conséquente de 3,8 %...
Chute d’enjeux due majoritairement au seul Quinté avec une perte de 225.019 €, soit une baisse de 5,2% encore plus inquiétante.
Quant au faits évoqués plus haut, d’arrivées souvent incohérentes, on s’aperçoit aussi, à la lecture des chiffres, qu’ils sont probablement la cause de la bonne tenue, en fin de meeting, des jeux de couverture ou réputés les plus faciles à trouver parmi les paris de combinaisons, à savoir le 2/4 et les couplés placés, qui ont été les seuls à marquer une hausse significative le vendredi de fin août. C’est la preuve de la prudence des parieurs, mais aussi que leur attitude est en lien direct avec les arrivées précédentes; ils réagissent intelligemment. Dommage que ce comportement explicite ne soit pas davantage pris en compte pour les programmes, pour le choix des courses et des horaires, et de manière générale dans la politique des jeux !
26/01/2016
Face à l’image dégradée par un système de régularité (code des courses) qui n'a pas évolué depuis des décennies et par une “lutte” anti-dopage sans aucun contrôle extérieur (courses hippiques non adhérentes à l’Agence Française de lutte contre le dopage)
Après deux émissions d’investigations sur les faces cachées des courses, qui ont fait grande audience sur Canal+ en 2013 et 2015, et qui auraient remis en question un tel système monarchique dans tout autre secteur- il n'y a eu aucune remise en question des instances ;
Face à la séparation des réseaux PMU (en ville et internet) qui a été le choix le plus catastrophique qui pouvait être fait suite à la demande de l’Autorité de la Concurrence et qui va engendrer de lourdes pertes de recettes... alors que d'autres possibilités existaient, avec peu de dégâts, pour répondre à cette obligation (par exemple autoriser les sites privés à ouvrir des boutiques-agences dans le réseau en dur, ce qu'elles n'auraient pas ou peu fait vu les frais engendrés...
Face à l’opacité qui a régné autour de l’achat étrange -car disproportionné vu le chiffre d’affaires- de la société Gény-Infos par les sociétés de courses et le pmu. Face à un lien commercial pour le moins étrange de ce GIE sous tutelle, avec un groupe financier privé (Serendipity) qui a, lui, tiré de gros bénéfices sur cette transaction. Face à une opération qui a engendré une perte de quelques dizaines dizaines de millions d’euros de la filière, avant une revente également sans transparence aucune alors qu’il s’agit d’argent publique (issu des enjeux hippiques) ;
Les ministères de tutelles comptent-ils mener une étude sérieuse et indépendante du système afin que cette filière économiquement en danger, notamment en raison de son manque de transparence en son fonctionnement, ne devienne pas marginale, ce qui engendrerait une perte conséquente de revenus (impôt indirect) pour l’État et une crise majeure dans une filière qui collabore, de près ou de loin à plusieurs dizaines de milliers d'emplois (70.000 directs !)
24/01/2016
Depuis 2010, année qui fut charnière, nous avons basculés définitivement dans le n’importe quoi. Il y eu pourtant des éclairs de qualité, mais perdus au milieu d’une “malbouffe” qui a mené au gavage, les menus indigestes ont produit leur effet...
Pourtant, nous dénonçons sans relâche cette politique basée uniquement sur la quantité. Mais seuls, comme dans un désert de personnages opportunistes qui n’ont pensé qu’à leur intérêt plutôt qu’à celui d’une filière toute entière, nous n’avons été que peu entendus. Pourtant, ce qui se passe actuellement n’a pas grand-chose à voir avec la crise ou les circonstances. Quand on accumule les erreurs stratégiques comme l’ont fait les dirigeants des courses ces dernières années, le résultat ne fait aucun doute. Cela fait trop longtemps que l’on prend les parieurs pour des imbéciles, des porte-monnaie. Citons pêle-mêle : les programmes incohérents ; des choix de jeux sans intérêt plusieurs fois par semaine ; une avalanche de courses à l’étranger auxquelles le parieur ne comprend rien ; des règles de jeux injustes maintenues, voire accentuées -comme les écuries au jeu simple sans queue ni tête désormais- ; l'incapacité à promouvoir le produit courses par ce qu’il a de plus beau, les chevaux et la compétition au profit du hasard ; l’obsession à faire du pronostic gratuit et institutionnel qui, sans devoir de résultats, a pour effet d’envoyer trop souvent le parieur dans le mur ; l’ostracisme sur la minorité médiatique indépendante au profit d’opportunistes carriéristes ; la gestion catastrophique de la séparation des masses aux effets dévastateurs -comment a-t-on pu revenir à multiplier le nombre de rapports, déjà trop élevés, par deux ?- et les dépenses inconséquentes DE DIZAINES DE MILLIERS D'EUROS (bail d’Auteuil, l’achat-revente à perte de Gény, Equidia Life...)... qui auraient dû être utilisés à maintenir une filière dans son époque.