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Points de vue sur le monde des courses hippiques :
un regard sans concession
Passionnée, l'équipe de journalistes vous propose de tout savoir sur l'organisation, les compétiteurs hommes et chevaux mais aussi sur les abus, les privilèges... Par le biais d'articles de fond sur des faits récents, ou de dossiers sur les grands sujets qui font débat, un seul objectif : que les turfistes passionnés puissent tout savoir et ainsi avoir un jugement s'appuyant sur... la vérité.
Le maître mot, trop souvent oublié par la presse.
Articles rédigés par Patrick LANABÈRE
(copies sous réserve d'autorisation)
(0,80 € la minute)
21/06/2013
Les courses se ringardisent à vitesse grand V et si nos génies penseurs continuent de croire que tout ce qu'ils mettent en œuvre est une réussite, alors il n'y aura rien à espérer. Pourtant tout n'est pas à jeter, bien au contraire. La journée de dimanche dernier, à l'occasion du Prix de Diane, en témoigne. Quand de gros efforts sont faits (concert d'une chanteuse populaire, beau programme de courses, épreuve phare prometteuse), les spectateurs répondent présents et même si les 47.000 personnes recensées par France-Galop n'étaient évidemment pas seulement venues pour les courses, ils étaient là, et certains auront pu ainsi capter la passion qui règne autour de grandes réunions. Et pourquoi pas être séduits et revenir... Alors est-ce de cette manière que l'on peut espérer renouveler un peu une clientèle qui commence à faire cruellement défaut au quotidien ?
Les courses se ringardisent à vitesse grand V et si nos génies penseurs continuent de croire que tout ce qu'ils mettent en œuvre est une réussite, alors il n'y aura rien à espérer. Pourtant tout n'est pas à jeter, bien au contraire. La journée de dimanche dernier, à l'occasion du Prix de Diane, en témoigne. Quand de gros efforts sont faits (concert d'une chanteuse populaire, beau programme de courses, épreuve phare prometteuse), les spectateurs répondent présents et même si les 47.000 personnes recensées par France-Galop n'étaient évidemment pas seulement venues pour les courses, ils étaient là, et certains auront pu ainsi capter la passion qui règne autour de grandes réunions. Et pourquoi pas être séduits et revenir... Alors est-ce de cette manière que l'on peut espérer renouveler un peu une clientèle qui commence à faire cruellement défaut au quotidien ? Probablement. En tout cas c'est une piste prioritaire.
Il est en effet impératif de faire revenir le public pour “respirer”, entendre et voir ces chevaux magnifiques qui nous apportent tant. Je ne cesserais de le répéter, ce n'est pas devant un écran de télévision que l'on peut apprendre à aimer les courses. Le merveilleux outil qu'est Equidia, quand il est bien utilisé, ne vient qu'en complément. Pour apprécier les retransmissions et devenir un spectateur-joueur fidèle, il faut d'abord acquérir l'essentiel, l'envie, la passion ! Or, le passage obligé pour cette envie naissante, c'est l'hippodrome. Provincial ou parisien peu importe, à la condition que l'organisation soit impeccable, les courses régulières, et les chevaux tous bien présentés. En cela, Vincennes a aussi su mettre le paquet samedi dernier, veille du Diane, avec son programme ultra classique de onze courses. Côté compétiteurs, tout était réuni. Les organisateurs avaient même eu la chance d'être les responsables du Championnat du Monde des drivers tout au long de la semaine précédente, et de courir l'ultime épreuve entre les différents classiques de samedi. Vraiment, sur la piste, tout était réuni pour rendre cette réunion exceptionnelle. Hélas, ce fut un fiasco. Ne revenons pas en détail sur le gâchis de ce championnat du monde des drivers sur lequel il y aurait beaucoup à dire. "Le Trot" est complètement passé à côté d'un événement qui aurait dû leur permettre de mettre le paquet sur la com. ! Un championnat du Monde, remporté par un français, ça intéresse les médias, y compris généralistes. Non seulement la communication sur l'événement a été inexistante, mais en plus, les organisateurs eux-mêmes sont passés à côté, n'imposant même pas que la majorité de ces courses soient PMU et donc retransmises sur Equidia !
Il y eu aussi les circonstances de l'une des épreuves phares, le Prix du Président de la République, dont le déroulement et le résultat ont été catastrophiques. En raison de règles obsolètes dont on n'imagine pas, chez les organisateurs, les conséquences (voir ci-contre, le flop "Copies à revoir"). Mais que dire de l'ambiance, qui avait tout pour être festive et grandiose. En fait, je crois n'avoir jamais vu un ratio si minable entre champions sur la piste et spectateurs dans les gradins... Et cela fait mal. Mal au cœur de voir quelques-uns des grands vainqueurs, ainsi que le podium du Championnat du Monde des drivers (avec Pierre Vercruysse lauréat) se dérouler sans passion, devant quelque dizaines de spectateurs. Il faut dire que Vincennes a choisi son camp. Tout d'abord en assumant de courir dès midi. Ne se sont-ils pas posé la question de savoir pourquoi aucune finale sportive ne débutait à cette heure ? Ou méprisent-ils simplement leur public ? En effet, on peut observer qu'à Vincennes tout se déroule côté propriétaire, y compris les remises de récompense. Ce décalage entre public et acteurs est de toute évidence préjudiciable. Allez demander à des spectateurs "mis de côté", de se sentir passionnés, investis...
Pourtant, les professionnels savent très bien que l'ambiance devant un public fourni est incomparable, les étapes du GNT le démontrent. Alors pourquoi cette exclusion à Vincennes ? Une évolution est-elle possible ? On l'espère. Mais elle passe par une remise en cause du concept imposé par des dirigeants qui vont droit dans le mur, notamment avec des réunions principales débutant à midi ! En quelques mois, les tribunes se sont vidées. Même les drivers ne cachent plus regretter de courir devant des tribunes quasiment désertes. Avec un effet dévastateur immédiat, l'ambiance sinistre, mais aussi un autre plus latent : le non renouvellement de la clientèle. Pourtant, de nombreux professionnels sont comme nous persuadés qu'il ne faut pas persister dans cette voie, comme Pierre Vercruysse, notre consultant : "Il est évident que les turfistes ne font pas l'impasse sur le déjeuner pour venir aux courses ! Cela empêche, en plus, les familles d'y venir réunies. Ou alors il faut que ce soit exceptionnel, avec pique-nique géant. Je suis donc également convaincu qu'il faut revenir à des heures plus normales pour les belles réunions". Malheureusement, il semble que les organisateurs des courses mettent un point d'honneur, à partir du moment où une presse libre émet des réserves quant à leurs décisions, a non seulement les entériner, mais aussi à les consolider. Quelle tristesse !